Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
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Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Bonjour à tous,
petit dernier sur ce forum, je vais jouer le mouton blanc avec ma passion pour l'Art océanien, car je vois que la plupart d'entre vous se concentre sur l'Art africain.
Ce n'est pas grave, et je pense qu'entre collectionneurs il est toujours possible de trouver des sujets communs...disons que le transfert est possible.
Le premier pas étant fait, je vais tenter de me présenter sommairement:
Galeriste, écrivain et collectionneur de Tapa du Pacifique, j'ai toujours plaisir à en voir de nouveaux. Si vous en avez, n'hésitez pas à me les soumettre. Ce sera toujours avec plaisir que j'essaierai de vous en dire un peu plus long sur ce que vous possédez, ainsi que pour les objets d'Océanie.
Bien sincèrement votre et au plaisir de discuter avec vous.
petit dernier sur ce forum, je vais jouer le mouton blanc avec ma passion pour l'Art océanien, car je vois que la plupart d'entre vous se concentre sur l'Art africain.
Ce n'est pas grave, et je pense qu'entre collectionneurs il est toujours possible de trouver des sujets communs...disons que le transfert est possible.
Le premier pas étant fait, je vais tenter de me présenter sommairement:
Galeriste, écrivain et collectionneur de Tapa du Pacifique, j'ai toujours plaisir à en voir de nouveaux. Si vous en avez, n'hésitez pas à me les soumettre. Ce sera toujours avec plaisir que j'essaierai de vous en dire un peu plus long sur ce que vous possédez, ainsi que pour les objets d'Océanie.
Bien sincèrement votre et au plaisir de discuter avec vous.
- Lobi One Kenobi
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Merci à toi !
C'est vrai que la majorité des échanges sont sur l'Afrique avec le noyau dur des participants au Forum... J'avoue que même si j'apprécie les autres continent, je n'y connais pas vraiment grand chose.
Je vois bien les Tapa, et ça me fait penser aux tissus Mbuti Pygmées / Mangbetu
...
C'est vrai que la majorité des échanges sont sur l'Afrique avec le noyau dur des participants au Forum... J'avoue que même si j'apprécie les autres continent, je n'y connais pas vraiment grand chose.
Je vois bien les Tapa, et ça me fait penser aux tissus Mbuti Pygmées / Mangbetu
...
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Tout à fait, le point commun existe avec les étoffes d'écorce africaines Mbuti et autres. L'art de battre l'écorce n'est d'ailleurs pas seulement réservé aux Continents africain et océanien, puisque l'Asie l'a aussi pratiqué...sans oublier le Nouveau monde, si cher à C. Colomb.
Si le sujet vous intéresse, vous pourrez toujours regarder mon site, où j'explicite chaque tapa qui y est représenté.
Par contre, ne voulant nullement l'imposer comme une publicité, je ne le mentionnerai qu'à ceux qui m'en ferons la demande.
Bien à vous.
Si le sujet vous intéresse, vous pourrez toujours regarder mon site, où j'explicite chaque tapa qui y est représenté.
Par contre, ne voulant nullement l'imposer comme une publicité, je ne le mentionnerai qu'à ceux qui m'en ferons la demande.
Bien à vous.
- veronique
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Oui, Monsieur (ou Madame) Tapa, j'aimerais bien voir votre site !
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
J'ai donc modifié mon profil, y incluant l'adresse URL de mon site.
Au fait, pour Véronique, les "marots" de PNG sont beaux. Néanmoins, j'aurai quelques retouches à faire quant à l'origine de certains, ainsi que sur leur destination, si elle le désire.
Bonne nuit à tous.
Au fait, pour Véronique, les "marots" de PNG sont beaux. Néanmoins, j'aurai quelques retouches à faire quant à l'origine de certains, ainsi que sur leur destination, si elle le désire.
Bonne nuit à tous.
- veronique
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Oui, cela me ferait vraiment plaisir et m'interesserait d'être corrigée sur l'origine exacte de ces 2 tapas !
Celle qui est sous plexi est plus ancienne, je crois. Elle mesure 143x67cm
La seconde : 188<82cm
... et , pour plus tard, j'auri des questions sur d'autres objets d'Oceanie !
Merci !
Celle qui est sous plexi est plus ancienne, je crois. Elle mesure 143x67cm
La seconde : 188<82cm
... et , pour plus tard, j'auri des questions sur d'autres objets d'Oceanie !
Merci !
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Pour Véronique.
Les deux tapa présentés proviennent de la province d'Oro, dans le Sud-est de la Papouasie N.G., et même fort probablement de la baie de Collingwood. Le village le plus connu est Popondetta, mais je ne puis affirmer qu'ils viennent bien de celui-là en particulier. Je peux par contre affirmer qu'ils ne proviennent pas du golfe Huon, situé plus haut sur la même côte, mais dont l'industrie de l'étoffe d'écorce est différente. Si le tapa présenté, nommé comme étant du golfe Huon, et si c'était bien une cape, ce serait un kutubu, mais il ne posséderait aucun décor et serait fabriqué à partir d'écorce fine de banian (nuance marron/café).
Au niveau de la matière, il s'agit de l'écorce (battue) d'une variété de mûrier, le broussonetia papyrifera. Cet arbre n'est pas endémique de l'Océanie et voit sa terre originelle située au niveau de la Chine, la Mongolie et Formose. Importé par les premiers migrants (peut-être la population Lapita), il prouve un usage très ancien de l'étoffe battue en temps que vêtement.
Les couleurs se décomposent en rouge, provenant, dans cette région, d'un mélange de terre latéritique et de quelques plantes diverses; pour le gris noir, en charbon de bois.
Les motifs, très particuliers sont régulièrement apparentés symboliquement à l'igname. Il faut savoir que ce tubercule, principale nourriture des autochtones avec la farine du sagoutier, est considérée comme sacrée et est empreinte d'une très forte sacralisation. Se décomposant en X variétés aux formes différentes, allant du yam mère au yam serpent, ses stylisations peuvent être multipliées à l'infini, sauf pour les petits tirets ou poils qui bordent les motifs. Ces poils représentent bien ceux que possède le tubercule en question.
Mais tout ceci n'est, en réalité, que la définition encore connue, aujourd'hui, de ces motifs. Il est fort probable que chaque motif fut beaucoup plus précis que cette définition unilatérale, et qu'une forme précise soit associée à un être, un fait précis dans le temps etc. Certains sont connus, mais je ne les reconnais pas ici.
Il est également possible que ces motifs, autrefois, était une sorte "d'écriture", rappelant par le dessin géométrique les traits du passé, mais là je dépasse le sujet présent!
En tant que vêtement, car il s'agit toujours de vêtement, les marots (qui s'associent autant à la matière qu'au vêtement en général) - on peut également le voir aussi écrit malot - se portent autour de la taille, comme pagne, maintenu par une ceinture végétale. Ceux présentés avaient absolument ce rôle, ne pouvant être porté sur les épaules que par les femmes....et encore seulement de manière contemporaine, puisque les femmes allaient nues, autrefois.
Voilà à peu près résumé vos tapa. J'espère vous en avoir appris un petit peu plus.
Bonne journée.
Alain
Les deux tapa présentés proviennent de la province d'Oro, dans le Sud-est de la Papouasie N.G., et même fort probablement de la baie de Collingwood. Le village le plus connu est Popondetta, mais je ne puis affirmer qu'ils viennent bien de celui-là en particulier. Je peux par contre affirmer qu'ils ne proviennent pas du golfe Huon, situé plus haut sur la même côte, mais dont l'industrie de l'étoffe d'écorce est différente. Si le tapa présenté, nommé comme étant du golfe Huon, et si c'était bien une cape, ce serait un kutubu, mais il ne posséderait aucun décor et serait fabriqué à partir d'écorce fine de banian (nuance marron/café).
Au niveau de la matière, il s'agit de l'écorce (battue) d'une variété de mûrier, le broussonetia papyrifera. Cet arbre n'est pas endémique de l'Océanie et voit sa terre originelle située au niveau de la Chine, la Mongolie et Formose. Importé par les premiers migrants (peut-être la population Lapita), il prouve un usage très ancien de l'étoffe battue en temps que vêtement.
Les couleurs se décomposent en rouge, provenant, dans cette région, d'un mélange de terre latéritique et de quelques plantes diverses; pour le gris noir, en charbon de bois.
Les motifs, très particuliers sont régulièrement apparentés symboliquement à l'igname. Il faut savoir que ce tubercule, principale nourriture des autochtones avec la farine du sagoutier, est considérée comme sacrée et est empreinte d'une très forte sacralisation. Se décomposant en X variétés aux formes différentes, allant du yam mère au yam serpent, ses stylisations peuvent être multipliées à l'infini, sauf pour les petits tirets ou poils qui bordent les motifs. Ces poils représentent bien ceux que possède le tubercule en question.
Mais tout ceci n'est, en réalité, que la définition encore connue, aujourd'hui, de ces motifs. Il est fort probable que chaque motif fut beaucoup plus précis que cette définition unilatérale, et qu'une forme précise soit associée à un être, un fait précis dans le temps etc. Certains sont connus, mais je ne les reconnais pas ici.
Il est également possible que ces motifs, autrefois, était une sorte "d'écriture", rappelant par le dessin géométrique les traits du passé, mais là je dépasse le sujet présent!
En tant que vêtement, car il s'agit toujours de vêtement, les marots (qui s'associent autant à la matière qu'au vêtement en général) - on peut également le voir aussi écrit malot - se portent autour de la taille, comme pagne, maintenu par une ceinture végétale. Ceux présentés avaient absolument ce rôle, ne pouvant être porté sur les épaules que par les femmes....et encore seulement de manière contemporaine, puisque les femmes allaient nues, autrefois.
Voilà à peu près résumé vos tapa. J'espère vous en avoir appris un petit peu plus.
Bonne journée.
Alain
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Voilà le seul que j'ai, production touristique, ramenée il y a 4 ans de PPNG.
51x25
Luc
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Luc
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- veronique
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Alain,
Merci mille fois de toutes ces informations ! Vous êtes impressionnant !
Votre site est aussi documenté et très intéressant et j'irai y faire un tour de temps en temps !
Merci encore, Alain.
Vero
Merci mille fois de toutes ces informations ! Vous êtes impressionnant !
Votre site est aussi documenté et très intéressant et j'irai y faire un tour de temps en temps !
Merci encore, Alain.
Vero
- Lobi One Kenobi
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Tout pareil que Véro...
Je suis toujorus sidéré par l'extrême savoir de nos compagnons de forum...
Merci d'avoir pris le temps de nous éclairer !!
Je suis toujorus sidéré par l'extrême savoir de nos compagnons de forum...
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Je vous remercie pour votre gentillesse à mon égard, mais il n'y a pas de quoi, et je suis sûr que la plupart d'entre vous peut en faire autant sur le sujet de sa passion.
Pour Luc, j'essaierai de lui répondre aujourd'hui, au sujet de son marot du lac Sentani. De toute manière, qu'il se rassure, il aura une réponse.
Bonne nuit à tous...puisque nous vivons en décalés (+ 9 heures pour moi).
Pour Luc, j'essaierai de lui répondre aujourd'hui, au sujet de son marot du lac Sentani. De toute manière, qu'il se rassure, il aura une réponse.
Bonne nuit à tous...puisque nous vivons en décalés (+ 9 heures pour moi).
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Pour Luc.
Chose promise, chose due, je viens vous donner quelques explications concernant votre étoffe d’écorce. Ainsi que vous le pensez, il s’agit bien d’un tapa à « touriste », ce qui n’enlève rien à la beauté des décors.
Je ne sais trop à quel endroit vous l’avez acheté ; ce peut être Port-Moresby, Lae, Madang…ou ailleurs en P.N.G., mais sachez qu’en réalité il doit provenir d’Irian Jaya, et plus précisément du lac Sentani. Irian Jaya et Papouasie Nouvelle-Guinée composent la même île de Papouasie et la séparation administrative ne fut réalisée que dans les années 1980 (le nord revenant à l’Indonésie – Irian Jaya – et le sud prenant son indépendance par rapport à l’Australie, P.N.G.).
Quoiqu’il en soit, ce type d’étoffe d’écorce est une acculturation totale des ethnies bordant le lac en question. Elles (les étoffes peintes) ne virent le jour, qu’au début du 20ème siècle (entre 1915 et 30), et ce sous l’influence d’un journaliste français –J. Viot-, lequel donna des crayons de couleur et encouragea les autochtones à dessiner. Il rapporta ces tapa ainsi colorés en Métropole et les montra aux artistes du mouvement surréaliste qui y trouvèrent source d’inspiration….la chose était jouée, et exposition sur exposition, cet art entra dans la vie coutumière des populations.
Dans la manière de pratiquer, il faut savoir que si les femmes battent la matière de base, seuls les hommes réalisent les dessins, reprenant souvent leur monde imaginaire déifié. Ce peut être des poissons, des insectes, des objets pour la partie figurative, ou des symboles géométriques pour la partie abstraite. Dans le cas du votre, vous avez un condensé des deux sortes, puisque les objets sont des rhombes (plaquettes de bois que l’on fait tourner au-dessus de la tête, à l’aide d’une ficelle végétale ou de cheveux tressés, pour obtenir un bruit vrombissant). Ce même objet est beaucoup plus connu chez les aborigènes australiens et s’appelle « tchuringa ». Par contre le motif intérieur, se montrant sous forme de deux spirales têtes-bêches et enlacées, est le « few », que l’on retrouve sur la plupart des objets en bois gravés de la région. Je n’entre pas ici dans la symbolique, ce serait trop long…
Les fleurs, ou tout du moins ce qui s’apparente à tel, sont une pure imagination de l’auteur qui a voulu apporter son grain de sel…son coup de patte personnel.
Ce qui est important à voir, c’est la matière, qui n’est pas comme celle des tapa de Véronique, en mûrier, mais en banian (ficus…plusieurs variétés sont employées, ou en palétuvier). Ici aussi, c’est une sorte d’acculturation, car autrefois, et ce avant 1870, la matière de base n’était que le mûrier, dont la douceur au toucher et la finesse, n’ont rien à voir avec la texture des autres essences végétales. Il est vrai que ces tapa n’ayant plus un rôle vestimentaire mais uniquement décoratif, il n’était plus besoin de se casser la tête à travailler, beaucoup plus longtemps, une étoffe de qualité.
Les couleurs reprennent la logique de celles couramment employées ; le rouge restant un composé de terre latéritique avec des adjuvants végétaux – le blanc provenant de coquillages brûlés et concassés, et devenant de la chaux (chose qu’aucun Continent ne semble avoir oublié) – quant au noir, du charbon de bois.
On ne peut définir un sens à ces couleurs particulières…quoiqu’il puisse être accrédité la même source de valeur que celle donnée par les populations de la côte opposée (les Asmats). Dans ce cas, le rouge symboliserait le sang et se rapporterait à la force, la colère. Le noir introduirait la notion de désir sexuel chez l’homme ou la femme et pourrait se rapporter aux parties velues du corps. Le blanc, chose que l’on retrouve beaucoup aussi en Afrique, mais peut-être pour d’autres raisons, est un facteur de protection magique de la peau humaine. Au niveau de la sculpture il s’apparenterait totalement à cette peau. Ces dernières suppositions ne restant bien-sûr qu’une idée suggestive de ma part, et en considérant bien une analogie entre les communautés bordant le Pacifique et la mer de Torres.
J’ai fais un développé un peu plus exhaustif sur mon dernier livre, mais je ne peux tout retranscrire.
Bien sincèrement votre.
Alain
Chose promise, chose due, je viens vous donner quelques explications concernant votre étoffe d’écorce. Ainsi que vous le pensez, il s’agit bien d’un tapa à « touriste », ce qui n’enlève rien à la beauté des décors.
Je ne sais trop à quel endroit vous l’avez acheté ; ce peut être Port-Moresby, Lae, Madang…ou ailleurs en P.N.G., mais sachez qu’en réalité il doit provenir d’Irian Jaya, et plus précisément du lac Sentani. Irian Jaya et Papouasie Nouvelle-Guinée composent la même île de Papouasie et la séparation administrative ne fut réalisée que dans les années 1980 (le nord revenant à l’Indonésie – Irian Jaya – et le sud prenant son indépendance par rapport à l’Australie, P.N.G.).
Quoiqu’il en soit, ce type d’étoffe d’écorce est une acculturation totale des ethnies bordant le lac en question. Elles (les étoffes peintes) ne virent le jour, qu’au début du 20ème siècle (entre 1915 et 30), et ce sous l’influence d’un journaliste français –J. Viot-, lequel donna des crayons de couleur et encouragea les autochtones à dessiner. Il rapporta ces tapa ainsi colorés en Métropole et les montra aux artistes du mouvement surréaliste qui y trouvèrent source d’inspiration….la chose était jouée, et exposition sur exposition, cet art entra dans la vie coutumière des populations.
Dans la manière de pratiquer, il faut savoir que si les femmes battent la matière de base, seuls les hommes réalisent les dessins, reprenant souvent leur monde imaginaire déifié. Ce peut être des poissons, des insectes, des objets pour la partie figurative, ou des symboles géométriques pour la partie abstraite. Dans le cas du votre, vous avez un condensé des deux sortes, puisque les objets sont des rhombes (plaquettes de bois que l’on fait tourner au-dessus de la tête, à l’aide d’une ficelle végétale ou de cheveux tressés, pour obtenir un bruit vrombissant). Ce même objet est beaucoup plus connu chez les aborigènes australiens et s’appelle « tchuringa ». Par contre le motif intérieur, se montrant sous forme de deux spirales têtes-bêches et enlacées, est le « few », que l’on retrouve sur la plupart des objets en bois gravés de la région. Je n’entre pas ici dans la symbolique, ce serait trop long…
Les fleurs, ou tout du moins ce qui s’apparente à tel, sont une pure imagination de l’auteur qui a voulu apporter son grain de sel…son coup de patte personnel.
Ce qui est important à voir, c’est la matière, qui n’est pas comme celle des tapa de Véronique, en mûrier, mais en banian (ficus…plusieurs variétés sont employées, ou en palétuvier). Ici aussi, c’est une sorte d’acculturation, car autrefois, et ce avant 1870, la matière de base n’était que le mûrier, dont la douceur au toucher et la finesse, n’ont rien à voir avec la texture des autres essences végétales. Il est vrai que ces tapa n’ayant plus un rôle vestimentaire mais uniquement décoratif, il n’était plus besoin de se casser la tête à travailler, beaucoup plus longtemps, une étoffe de qualité.
Les couleurs reprennent la logique de celles couramment employées ; le rouge restant un composé de terre latéritique avec des adjuvants végétaux – le blanc provenant de coquillages brûlés et concassés, et devenant de la chaux (chose qu’aucun Continent ne semble avoir oublié) – quant au noir, du charbon de bois.
On ne peut définir un sens à ces couleurs particulières…quoiqu’il puisse être accrédité la même source de valeur que celle donnée par les populations de la côte opposée (les Asmats). Dans ce cas, le rouge symboliserait le sang et se rapporterait à la force, la colère. Le noir introduirait la notion de désir sexuel chez l’homme ou la femme et pourrait se rapporter aux parties velues du corps. Le blanc, chose que l’on retrouve beaucoup aussi en Afrique, mais peut-être pour d’autres raisons, est un facteur de protection magique de la peau humaine. Au niveau de la sculpture il s’apparenterait totalement à cette peau. Ces dernières suppositions ne restant bien-sûr qu’une idée suggestive de ma part, et en considérant bien une analogie entre les communautés bordant le Pacifique et la mer de Torres.
J’ai fais un développé un peu plus exhaustif sur mon dernier livre, mais je ne peux tout retranscrire.
Bien sincèrement votre.
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Juste par curiosité Alain, tu es localisé où ? à priori aux antipodes, mais où exactement que nous puissions un peu voyager par procuration ?
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Aux Antipodes...pas tout à fait ...puisque celles-ci tombent en plein Pacifique, pas loin de la Nouvelle-Zélande...mais en Nouvelle-Calédonie et plus précisément à Nouméa.
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
y'a ça de dispo en ce moment sur le net:
http://cgi.ebay.co.uk/OLD-ANTIQUE-AFRICAN-WORK-OF-ART-RED-OCHRE-ON-BARK-HUGE_W0QQitemZ330223922994QQihZ014QQcategoryZ4171QQssPageNameZWDVWQQrdZ1QQcmdZViewItem
mais ça ne me semble pas trés africain ce tapa...
Merci pour toutes les infos sur mon petit tapa à touriste, mon ami était allé au mont Hagen pour le sing sing, il a dû trouver ça à Port Moresby.
Il a fait quelques photos sympa:
http://africasiartribal.free.fr/html/ppng.html
J'ai une copine au Vanuatu, j'ai vainement essayé de la soudoyer... pour me ramener une tête de marionette de Malekula, même une récente, mais rien à faire, c'est "tabou" me dit-elle, on peut pas toucher.Et c'est pas le genre à sortir un truc local pour préserver la culture.Donc je me suis fait une raison...
Luc
http://cgi.ebay.co.uk/OLD-ANTIQUE-AFRICAN-WORK-OF-ART-RED-OCHRE-ON-BARK-HUGE_W0QQitemZ330223922994QQihZ014QQcategoryZ4171QQssPageNameZWDVWQQrdZ1QQcmdZViewItem
mais ça ne me semble pas trés africain ce tapa...
Merci pour toutes les infos sur mon petit tapa à touriste, mon ami était allé au mont Hagen pour le sing sing, il a dû trouver ça à Port Moresby.
Il a fait quelques photos sympa:
http://africasiartribal.free.fr/html/ppng.html
J'ai une copine au Vanuatu, j'ai vainement essayé de la soudoyer... pour me ramener une tête de marionette de Malekula, même une récente, mais rien à faire, c'est "tabou" me dit-elle, on peut pas toucher.Et c'est pas le genre à sortir un truc local pour préserver la culture.Donc je me suis fait une raison...
Luc
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Bonjour Luc,
de rien pour les informations, c'est toujours agréable de pouvoir aider.
Je suis allé visiter le lien Ebay et, en effet, rien à voir avec de l'africain. Il s'agit d'un tapa de Samoa: un Siapo Elei de type Lava lava. Pas terrible d'ailleurs, mais cela ne reste que personnel comme appréciation!
Pour la "marionnette", il y en a de 2 sortes: une, sur modelée sur piquet en bois (Nambugi), que l'on trouve dans presque tous les curios de Port-Vila, et qui ne pose aucun problème à exporter - Une, beaucoup moins courante, appelée Themes newimbur, associée à un rite très particulier et donc rarement vu sur les étales.
Quoiqu’il en soit, autant l’une que l’autre proviennent de l’île de Mallicolo (Malekula).
Bonne journée.
de rien pour les informations, c'est toujours agréable de pouvoir aider.
Je suis allé visiter le lien Ebay et, en effet, rien à voir avec de l'africain. Il s'agit d'un tapa de Samoa: un Siapo Elei de type Lava lava. Pas terrible d'ailleurs, mais cela ne reste que personnel comme appréciation!
Pour la "marionnette", il y en a de 2 sortes: une, sur modelée sur piquet en bois (Nambugi), que l'on trouve dans presque tous les curios de Port-Vila, et qui ne pose aucun problème à exporter - Une, beaucoup moins courante, appelée Themes newimbur, associée à un rite très particulier et donc rarement vu sur les étales.
Quoiqu’il en soit, autant l’une que l’autre proviennent de l’île de Mallicolo (Malekula).
Bonne journée.
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Re : Les ARTS Océaniens et surtout le TAPA
Très rare!!! Non, absolument pas.
Le tapa en question est bien wallisien. Il s'agit d'un "Lafi tai mo uta" et le vernissage n'est pas fait avec du blanc d'oeuf mais du "masoa", qui est une fécule de manioc.
Que de bêtises ne voit-on pas écrites! Les gens pensent savoir et ne réalité ne font qu'inventer....parce qu'il leur semble que!
Le tapa en question est bien wallisien. Il s'agit d'un "Lafi tai mo uta" et le vernissage n'est pas fait avec du blanc d'oeuf mais du "masoa", qui est une fécule de manioc.
Que de bêtises ne voit-on pas écrites! Les gens pensent savoir et ne réalité ne font qu'inventer....parce qu'il leur semble que!