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Décès d'un collectionneur congolais

Posté : 31 oct. 2020, 18:16
par Ingesandre
Bonjour,

Je vais peut-être faire figure d'ignare, mais voici un lien qui m'intéresse et que je vais essayer d'approfondir, au sujet du décès d'un collectionneur congolais dont je n'avais jamais entendu parler :

https://www.connaissancedesarts.com/mar ... -11147998/

Portez-vous bien,

André

Re: Décès d'un collectionneur congolais

Posté : 01 nov. 2020, 09:12
par radloann
Ayant largement contribué a piller l'Afrique , lui et sa famille (famille au sens calabrais ou Sicilien du terme), il pouvait faire le kéké en rachetant quelques objets mais ses connaissances en arts africains étaient certainement inférieures à celles qu'il avait en achats/ventes de diamants ou d'armes .

Re: Décès d'un collectionneur congolais

Posté : 05 nov. 2020, 07:51
par Fabien
Bonjour à vous,

Kèkè ou pas, c'est quand même lui qui a retrouvé le fameux masque Tshokwe Mwana Pwo dans une galerie Française Parisienne qui se révéla un masque volé au musée de Dundo à Luanda Norte (créé en 36 par la compagnie de diamants d'Angola) lors de la guerre qui y fait rage de 1975 et 2002. Le collectionneur d'art contemporain Africain Sindika Dokolo, qui lança un ultimatum aux marchands Parisien et qui récupéra finalement ce masque est décédé à 48 ans le 29 octobre (2020) à Dubaï lors d'une plongée. Ce collectionneur qui fut un ami du marchand (compatriote) Bruxellois Didier Claes et passa ses 16 premières années au "Congo Belge" , est un marchand d'art Africain mondialement reconnu. C'est lui qui a annoncé la mort du collectionneur Sindika. À propos de ce masque... Dixit; le journal Le Monde : "L’ultimatum lancé par Sindika Dokolo aux marchands parisiens détenteurs d’objets volés au musée de Dundo en Angola a fait mouche. Le 27 février, le collectionneur est parvenu à un accord à l’amiable avec le propriétaire du masque Mwana Pwo de la fin du XIXe siècle. Ce professionnel de la rue Bonaparte proposait initialement l’objet pour 600 000 euros. Il a finalement accepté une indemnisation de 80 000 euros". Pas si mal pour "un kèkè" ! Il y a (avait) de grandes lacunes en ce qui concerne l'histoire de notre ex-colonie Congolaise et de son histoire et de ses arts en général. Je regardais dernièrement une vente aux enchères Française où était vendus des armes du Congo Belge. Toutes étaient "estampillées" : provenance : "Côtes d'Ivoire" ! Et ce n'était pas au siècle dernier, mais en 2012... Je pense très certainement que les compétences de Sindika Dokolo étaient bien plus grandes en art Africain que ne le dit "radloann". En République Démocratique du Congo (qui n'a de démocratique que le nom du pays), ou vous collaborez avec le pouvoir ou vous mourez. Il n'y a pas d’échappatoire. C'est comme en 40-45. Et vous avez tondu vos femmes pour ça. Ne l'oubliez jamais, car c'est une honte, infligée aux femmes uniquement. Nous ne changeons pas et sommes toujours macho... Mais on s'en fiche, nous n'étions pas nés. Et du côté Belge, ce ne fut pas joyeux non plus avec Léon Degrelle qui partit pour le front Russe en 43 avec des troupes Belge et dont Hitler disait de lui qu'il aurait aimé avoir un fils comme lui. Tout cela pour dire qu'en R.D.C, on se démerde ou on crève. Arthur Rimbaud fut un magnifique poète avant de devenir marchand d'armes en Abyssinie.
Fabien

Re: Décès d'un collectionneur congolais

Posté : 05 nov. 2020, 09:28
par Ingesandre
Merci pour ces dernières infos ! Les quelques photos que j'ai vues d'objets africains collectionnés par Sindika Dokolo me semblaient très intéressantes. Savez-vous où (sur le net) on peut en voir plus ?

André

Re: Décès d'un collectionneur congolais

Posté : 05 nov. 2020, 09:34
par radloann

Re: Décès d'un collectionneur congolais

Posté : 06 nov. 2020, 15:07
par Fabien
Bonjour à toutes et à tous,

Il est tout à fait vrai que les personnes, évidemment riche, qui détournent des sommes astronomiques (milliards), en créant de toute pièce des sociétés offshore et ne payent pas un centime d'impôt, ne contribuent absolument pas à enrichir ses habitant, ni l'état dans lequel il vit. Si Sindiko Dokolo est mort à Dubaï, c'est uniquement à cause du scandale des "Luanda Leaks", démontrant les sommes détournées (45 milliards €/an) et que ce fut son lieu de repli. Une question me taraude... Est-il vraiment mort d'un accident de plongée ? L'Angola et la R.D.C avaient ils les moyens (services secrets) de se débarrasser d'un élément gênant, même si il était de nationalité Danoise, mais bel et bien un emmerdeur Congolais et Angolais de par son mariage avec la fille aînée de l'ex-dictateur Angolais "Dos Santos"; Isabel, la femme la plus riche du continent Africain ? Soit ! Extrapolations que tout ça, et on (la majorité) s'en fiche. J'admets donc que Sindika était un voleur, mais certainement pas un inculte en Art Africain. Il est mort, et c'est sans doute un autre homme d'affaire corrompu, comme nous en avons à la pelle en occident, qui disparait. L'argent détourné et blanchi ne sera pas jamais retrouvé, et c'est encore et toujours les mêmes qui vont payer : le peuple ! Déjà si lourdement démuni. Ne sommes-nous pas responsable en ayant coupé le gâteau Africain lors de la conférence de Berlin où ne furent fixées que les règles et non son réel partage. En les laissant dans leur caca après les indépendances successives (vers 1960) octroyées "généreusement" par les puissances Européennes, en continuant à gérer ces pays de nos capitales, en éliminant les "socialistes" potentiels comme Patrice Lumumba, tué et torturé, avec l'aide de la Belgique et de la C.I.A (les U.S.A y participeront après l'accusation télévisée de pro-communisme de Lumumba par Mobutu). Il faut absolument que vous regardiez sur youtube le discours de Patrice Lumumba lors de son investiture comme premier ministre devant le roi des Belges; "Baudouin Ier", après son discours paternaliste ! :) Sa tête ! :) "Enfin, ils pouvaient parler, enfin, ils pouvaient raconter les humiliations reçues pendant plus de 60 années, enfin, il pouvait dire : "une lutte de tout les jours, où nous n'avons ménager ni nos forces, ni nos motivations, ni nos souffrances, ni notre sang !" (à chaque fois que je l'écoute, je pleure...et on l'a tué, découpé en morceaux, éparpillés dans cette foutue brousse...) "Nous" avons bien empêché ces pays de se développer normalement. Mobutu, qui resta au pouvoir au Zaïre de 1965 à 1997 avec l'aide de l'état Belge et des États-Unis, qui permit à ce tyran de reprendre rapidement le pays occupés par les partisans Lumumbiste qui avaient réussi, sous la direction de Pierre Mulele à contrôler les deux-tiers du territoire. Sa mort, en exil, (ridicule) à Rabat d'un cancer de la prostate ne changera rien à la situation déplorable actuelle des quelques 250 ethnies de la R.D.C. Et la volonté d'Alassane Ouattara, actuel président de la Côtes d'Ivoire, qui tente un troisième mandat anticonstitutionnel, en envoyant des "émissaires" dans tout le pays recruter des enfants-soldats avec des treillis et des armes automatique, pour tuer tout opposant à sa réélection. Ça ne change pas la situation que vivent la grande majorité des habitants de l'Afrique Subsaharienne. Nous vivons encore sur leurs richesses, que ce soit l'uranium au Mali (ce n'est pas pour aider les Maliens que la France fit la guerre aux djihadistes), ou en République Démocratique du Congo; le cuivre, le cobalt, l'or, les diamants, le manganèse, le plomb, le zinc, ou le coltan de nos smartphones dont 60 à 80 % des réserves mondiales se trouve aussi en R.D.C, dans la région du Kivu. Rien ne va plus, la roulette tourne... Qui veut échanger son IPhone contre mon téléphone à 25 € chez carrefour ? Personne ? Nous collectionnons leurs "arts", nous sautons sur les enchères du sang versé par les "indigènes" que l'on appelait à se rassembler au centre du village ..."gentiment", pour les massacrer et leur prendre ce qu'ils avaient de plus précieux. Les Ndop Kuba (représentation de leurs rois défunts), les masques Luba (pour leurs danses sacrées), leurs Byeri Fang (gardiens de leurs morts), etc... Alors, sommes-nous différents ? Oui, bien sûr ! Mais n'oublions jamais quand nous enchérissons ! A+
Fabien

Re: Décès d'un collectionneur congolais

Posté : 28 nov. 2020, 16:25
par SLATEC
j'ai retrouvé cela, sur ce forum!.
topic4787.html

Re: Décès d'un collectionneur congolais

Posté : 28 nov. 2020, 19:20
par radloann

Re: Décès d'un collectionneur congolais

Posté : 04 déc. 2020, 22:09
par Fabien
https://www.editions-zones.fr/lyber?ten ... on-fiscale

Passages choisis :

"LE FONCTIONNEMENT OLIGARCHIQUE DE L’ÉVASION FISCALE"

"Les journalistes des grands médias dont les propriétaires sont des oligarques, comme Serge Dassault, Vincent Bolloré ou Bernard Arnault, présentent l’évasion et la fraude fiscales en vous faisant rêver aux îles exotiques avec palmiers et mer bleue turquoise. Cette imagerie aux évocations voyageuses, Bermudes, Bahamas ou Seychelles, cache le cœur du système, beaucoup plus trivial, avec ses banques et ses cabinets d’avocats. Cette évocation quasi romantique de la fuite devant le fisc mérite d’être ramenée à la réalité. La fraude fiscale et son opacité sont le résultat de la mobilisation d’une classe avec ses banquiers, ses économistes, ses politiciens, ses fiscalistes et ses journalistes. Ils utilisent les concurrences entre pays et rendent légal ce qui est illégitime et parfois criminel quant aux conséquences sur les populations les plus démunies.

La fraude peut être aussi le fait de catégories sociales populaires ou moyennes, avec le travail au noir ou la non-déclaration du travail de la conjointe dans l’entreprise familiale. Mais cette fraude est différente de celle des riches pour, au moins, deux raisons : les montants concernés sont relativement faibles et la démarche reste individuelle. Avec l’oligarchie, les montants sont faramineux et la fraude est collective, c’est une affaire de classe."
"FRAUDE OU OPTIMISATION FISCALE ?"

"La défense des fraudeurs, qu’il s’agisse de particuliers ou de dirigeants de multinationales, est toujours la même : ce n’est pas de la fraude, mais de l’optimisation fiscale. Pourquoi se priver des possibilités offertes par les paradis fiscaux ?

Mais qui a décidé de construire une Europe fondée sur le dumping fiscal avec des concurrences entre le Luxembourg, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Irlande ou les Pays-Bas ? Ce sont des Jean Monnet, des Jacques Delors et autres Jean-Claude Juncker, des hommes politiques bien réels qui, en toute connaissance de cause, ont exigé le vote à l’unanimité pour les questions fiscales. Un seul paradis fiscal européen peut ainsi s’opposer à toute mesure s’inscrivant dans une lutte pour l’harmonisation fiscale. « Par conséquent, écrit le magistrat Jean de Maillard, les paradis fiscaux n’existent pas contre les États, mais grâce à eux. » Quels sont les processus politiques qui ont été mis en œuvre pour aboutir à ce que des centaines de filiales d’entreprises ou de banques puissent être localisées, légalement, dans des paradis fiscaux ?"

Il y a de quoi se donner un mal de tête carabiné en lisant la totalité de ce rapport. Nous ne sommes que de pauvres travailleurs malheureusement pratiquement incapables de résoudre l'irrémédiable malhonnêteté de
nos concitoyens les plus fortunés.

Une analyse très récente (mai 2020) de l'économiste et chercheuse Paraguayenne; Veronica Serafini (peut-être un nom ô combien prédestiné) dénonçait l'incapacité des gouvernements Latino-Américains à taxer les grosses entreprises et les ménages riches.
https://www.cncd.be/paraguay-veronica-s ... que-latine

Passages choisis :

« En Europe, quand vous dites ’fraude fiscale’, vous pensez à Google ou Apple.
Chez nous en Amérique latine, avec nos économies tournées vers l’extraction minière, nous pensons à Glencore, le géant anglo-suisse ou encore aux producteurs de soja qui exportent à leur manière les richesses de notre sol », s’exclame Veronica Serafini, chercheuse engagée au sein du Centre d’analyse et de diffusion de l’économie paraguayenne, et membre du réseau LATINDADD (Réseau Latino-américain pour la justice économique et sociale), partenaire du CNCD-11.11.11.

Et l’économiste de défendre bec et ongle la collecte de l’impôt : « Celui-ci finance l’action publique, réduit les inégalités et rend les sociétés plus cohérentes. Or nos gouvernements éprouvent de grosses difficultés à le percevoir. Nous avons accordé de généreuses réductions d’impôt aux entreprises étrangères, nous avons installé des zones franches exonérées de taxe et cela ne suffit pas, les fraudes restent massives. » (A lire).

Ou encore ce rapport de l'Assemblée Nationale fait au nom de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire sur la proposition de loi créant une liste française des paradis fiscaux.
Et ce, par Fabien 🤣 Roussel : Député.

" Mesdames, Messieurs,

« Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est terminé ! » Le 23 septembre 2009, Nicolas Sarkozy annonçait la fin des pratiques fiscales dommageables. La suite des événements a montré que cette déclaration était au mieux précoce, au pire erronée : loin d’être éliminés, les paradis fiscaux restent d’une actualité brûlante. Malgré d’indéniables avancées, les efforts conduits aux niveaux international, européen et français butent sur les pratiques dommageables et non coopératives de certains pays."
"Le rôle des paradis fiscaux : Les avantages consentis aux contribuables par les paradis fiscaux rendent ces derniers incontournables dans les schémas d’évitement fiscal.

La succession ininterrompue de révélations à la suite des investigations conduites par les journalistes et les ONG a éclairé d’une lumière crue les comportements des prédateurs financiers et la duplicité de nombreux paradis fiscaux :

– « Offshore Leaks » en 2013, illustrant l’utilisation des paradis fiscaux dans le monde à des seules fins fiscales et de blanchiment ;

– « Luxleaks » en 2014 sur les avantages abusifs et secrets consentis par le Luxembourg ;

– « Swissleaks » l’année suivante sur le système international de fraude fiscale et de blanchiment orchestré depuis la Suisse par HSBC ;

– « Panama Papers » en 2016, qui mirent en évidence l’évasion fiscale et le blanchiment réalisés par le biais de sociétés offshore ;

– « Malta Files », en mai 2017, sur les dispositifs mis en place par Malte pour organiser l’évasion fiscale au sein de l’Union européenne ;

– enfin, les « Paradise Papers », révélés en novembre dernier et mettant eux aussi en évidence le rôle des sociétés offshore, des paradis fiscaux et le recours massif qui y est fait.

Pour illustrer le rôle central des paradis fiscaux, il est apparu utile de présenter quelques exemples montrant la variété des pratiques dommageables auxquelles peuvent recourir les contribuables et ces juridictions peu coopératives ([4]). Sans prétendre à une exhaustivité aussi délicate à atteindre qu’assommante à lire, quatre types de pratiques seront présentés : l’opacité, les rescrits abusifs, le chalandage fiscal et, pour terminer, la présentation d’un montage très complexe, le « double Irish ». Un triple pour moi, svp !
Et non ! À moi non plus, cela ne me fait pas rire... A lire aussi ! Bien à vous, et bonne fêtes à toutes et à tous.

Fabien