[ TOGUNA FORUM ] - LES ARTS TRIBAUX DU MONDE ENTIER

Ce peigne a une taille féminine, probablement celle d’un ancêtre protecteur féminin, avec ses mains offrant son ventre et son nombril bombés, en allusion claire à la fertilité. En raison de la forme de la figure, de ses traits faciaux, de ses scarifications ventrales et lombaires, de sa coiffure et de la forme de son pubis, il semble appartenir au groupe ethnique Luba de Katanga. C'est peut-être des années 1950. Mais il est très facile de confondre les peignes Luba et Hemba par leurs styles similaires ...

Je dirais Luba , question de probabilité , les Hemba plus souvent masculins les Lubas féminin ...
Mais normalement les traits du visage , les scarifications sont traités de manière beaucoup plus fine ! les branches du peigne plus symétriques et finies , patine plus grasse et luisante d'utilisation..... bref , déco pour moi

Bonjour,
Pour donner un deuxième avis : suis d'accord avec celui de Thierry. J'ai l'impression que ce peigne fait partie de ces objets fabriqués en séries.
Bonne journée
v

Merci beaucoup pour votre point de vue. Le peigne appartenait à un collectionneur italien qui vivait en Afrique. Je l'ai acheté aux enchères et j'ai payé très peu pour lui, 7 euros, (les frais de port m'ont coûté trois fois plus; les frais de livraison sont la véritable fraude sur le marché des objets africains!!!).
En tout cas, j'ai beaucoup de doutes sur les peignes en général. Il existe très peu d'informations sérieuses à leur sujet, souvent avec de nombreuses erreurs. Ce peigne est certement un élément de décoration, mais il en va de même pour la grande majorité des peignes des musées et des collections, bien qu'ils se vendent 3.000 euros chez Sotheby's.
La sculpture que la plupart de ces peignes ont dans leur garde les empêche d’être utilisés pour le toilettage et le peignage des cheveux. Au contraire, ce sont des objets de cadeau, de prestige, qu'un homme donne à une femme ou à un ami. Ils sont décoration, oui. Les peignes utilisés pour peigner les cheveux ont des structures plus simples et permettent une prise en main facile (et il existe de nombreux beaux peignes de ce type).
Dans le domaine académique, où je travaille (mais pas en art), les questions sur ce qui est authentique ou non sont plus complexes et variées. Qu'est-ce qui rend un peigne "authentique"? Qu'est-ce qu'une femme africaine aurait utilisé dans les années 1940? J'ai quelques peignes avec ce genre d'histoire, et ils sont très vulgaires. Ils sont "authentiques" mais vulgaires.
Les questions à poser sont les suivantes: ce peigne a-t-il été fabriqué par un africain pour l'usage d'un autre africain? ou a-t-il été fabriqué par un Africain pour le vendre aux Occidentaux? Dans le premier cas, il y aurait utilisation ethnique et par conséquent, elle serait "authentique".
Un autre problème très différent est que ce peigne peut être une œuvre d'art ou une vulgarité. Il y a beaucoup d'art qui se vend à des milliers d'euros et qui est une pure vulgarité et souvent une production à grande échelle.
L'art africain est un monde très compliqué, certes, mais aussi avec un degré astronomique de fraude parmi les vendeurs et de crédulité parmi les acheteurs. Déjà dans les textes des ethnologues du début du XXe siècle, on expliquait comment les Africains fabriquaient dans de "vieilles" pièces pour tromper les experts blancs. Et cela n'a pas changé. La patine peut être falsifiée sans problèmes; et de "vieux" objets peuvent être sculptés dans du bois très ancien pour en faire de fausses antiquités ... qui font la fierté des collectionneurs et des musées du monde entier.
Je comprends le concept d'"authentique" dans l'art africain ... mais je ne le comprends toujours pas du tout ... peut-être parce que j'ai lu trop d'experts et trop d'universitaires ...
Je vous souhaite de bonnes vacances dans le cycle du solstice d'hiver,

[attachment=0]SceptreLuba.jpg[/attachment]Bonjour,

Pour illustrer ce qui a été dit sur ce peigne, voici quelques photos d'un sceptre (Luba, je pense, hauteur de la figure 11,5 mm, un de mes objets préférés) qui montrent comme le dit Fricotin12 que les sculptures Luba sont souvent traitées de manière très fine. Je suis donc d'accord avec lui et Véronique, mais je n'en suis pas moins d'accord avec ce que dit Pepe Rodriguez sur le concept d'authenticité dans l'art africain vu par les collectionneurs.

Cordialement (et bon réveillon!)