[ TOGUNA FORUM ] - LES ARTS TRIBAUX DU MONDE ENTIER

Bonjour,

Voici quelques photos d’un masque de type Tabwa, la version anthropomorphe féminine musangwe (le masque masculin correspondant étant le masque buffle).

Cet exemplaire a environ 20 cm de haut et n’est pas vraiment rond mais plutôt légèrement ovale (diamètre avant-arrière 25 cm, gauche-droite 23,5 cm). Poids 1 540 g. (Je ne saurais dire si le bois est lourd ou non car il est difficile de se faire une idée de l'épaisseur du bois.)

Malheureusement, il n’est pas en très bon état – collerette, oreille droite et (deux) trous au front. Les trous au front ont été réparés (voir photos de l’extérieur et de l’intérieur), l’un avec une sorte de laque foncée, l’autre avec une espèce de résine d’un aspect que je trouve assez glaireux et que je voudrais pour cette raison recouvrir d’un petit coup de pinceau « autorisé », c.-à-d. principalement aisément inversé (anglais : undone). Avez-vous une idée ?

Ce masque n’a pas le bouton de chemise qu’on trouve sur la narine gauche de la plupart des exemplaires qui semblent être « garantis », par exemple le très beau masque de l’article suivant :

https://www.christies.com/zmags?ZmagsPublishID=4a6590ec

Pensez-vous que l’absence de ce bouton soit un mauvais signe quant à l’authenticité du masque ?

Par ailleurs, le masque sent un peu la fumée. Si j’ai bien compris, on ne peut pas en conclure que c’est un objet pour touristes qui a été vieilli artificiellement – il faudrait savoir comment ce type de masques est conservé/gardé, dans les habitations (enfumées) ou dans des endroits séparés, à l’air frais. Quelqu’un aurait-il un avis sur cette question ?

Je me pose aussi la question de savoir quelle était la durée de vie/d’usage de ces masques – j’en ai vu de chez Christie’s dont la collerette était presque aussi usée que sur le mien.

Enfin, ce qu’il n’est pas toujours facile de montrer à l’aide de photos, l’extérieur du masque semble avoir fait l’objet de soins (et est en bon état en dehors des accidents) alors que l’intérieur a la même couleur foncée un peu rouille que le masque Lega que j’ai montré dernièrement. Là aussi, je me demande si c’est un signe d’authenticité (c.-à-d. de vieillissement naturel) ou au contraire signe que les faussaires ont utilisé la même technique.

Cordialement,
André

PS: Les photos ne sont pas dans le bon ordre .

Trés beau et me semble authentique , bravo !
Ne te fie pas à 100% aux modèles dogmatiques, des petites différences sont courantes , selon les années , les sculpteurs , les territoires ...etc...
Pour la restauration , un peu de gouache ou d'acrilyque , mélange ocre et un brun , c'est ok et réversible avec alcool ou eau pour la gouache .
L'odeur de fumée , ne veut pas dire grand chose ...même si .... mais il à l'air authentique !

Il est plutôt pas mal , s'il était à moi je purgerai les trous en essayant de nettoyer au mieux les substances louches quitte à gratter un peu puis je boucherai avec de la pâte à bois en essayant de la teinter un peu dans la masse avant l'emploi , ensuite petite teinture pour retrouver la couleur du bois et pour finir une petite onction au beurre de karité sur les plaies.

Merci à Fricotin et à Loïc pour ces commentaires. Pour ce qui est de la pâte de bois, j'hésite beaucoup, car c'est difficilement réversible. L'avantage est que si on choisit la bonne couleur et qu'on fait du bon travail, le résultat est parfait et très solide, comme j'ai pu le constater sur un boîte de marqueterie alsacienne à laquelle il manquait un morceau. D'accord pour enlever l'ancien remplissage, mais pour reboucher, je voudrais essayer (sur un autre objet) un bout de cellophane au milieu du trou, puis du plâtre, de la gouache et un peu de cire d'antiquaire, pour obtenir quelque chose de réversible mais qui satisfasse le regard du collectionneur qui sait bien que l'objet a des défauts cachés. Qu'en pensez-vous ?

André

Moi je laisserais l’emplâtre , visiblement une sorte de goudron , l'objet tel qu'il est, est de loin préférable a l'objet qu'il devrait être selon nos critères esthétiques occidentaux, sinon il perd beaucoup , épousseter est le maximum à faire . Cette restauration " pas belle " fait partie de son histoire authentique , elle en devient belle .