par sacré ibis » 11 janv. 2022, 12:24
Bonjour !
Les rites de circoncision et d’initiation collectifs (n’khanda) pouvaient durer des mois, voire des années. C’est pour célébrer leur fin que les garçons portaient ces masques dans des festivités complexes et assez longues elles aussi. Ceux à nez retroussé sont des « ndemba/neemba ».
Pas d’infos trouvées sur ces pratiques chirurgicales. J’ai trouvé plein de docs, y compris des travaux d’ethnographes des années 1930. Rien. Je doute...Mais à suivre. En revanche, les nez de ces masques étaient en général coupés après les cérémonies puis conservés comme charmes de protection, de fertilité et utilisés lors des rites de circoncision suivants. Cette ablation sur le masque (indolore, ouf !
) illustre évidemment la circoncision. Le nez est associé aussi à la trompe d’éléphant. La case éloignée où les circoncis attendent la cicatrisation de la plaie évoque un éléphant (« ndzyoku ») et le grand pieu devant son entrée symbolise sa trompe. Le nom de cette case-éléphant est un des grands secrets initiatiques du n’khanda.
Ces masques Yaka et Suku sont aussi spectaculaires que variés selon le statut du porteur et les étapes du rituel initiatique de la circoncision. Il est possible que ton masque suku, Claudius, soit un « kuungu » ou encore « kazeba » ou « kakuungu ». Il est caractérisé par de très grosses joues et un menton proéminent. « Il intervient au début de l'initiation pour chasser tous ceux qui sont venus aider à la préparation mais qui n'ont plus rien à voir avec l'initiation…il est là afin de semer « la terreur » ». (photo kuungu de Tervuren)
En parallèle et comme on en avait parlé dans un autre fil de discussion, voilà encore un autre type d’objets qui ne servent qu’une fois, puis sont détruits. Après les festivités, le camp rituel et les masques étaient brûlés. Du coup, les critères de patines d’usage ou d’ancienneté ne s’appliquent pas bien pour ces objets. Ils devraient être quasi-introuvables s’ils sont supposés dater de plusieurs dizaines d’années. Paradoxalement, s’il manque le nez, c’est qu’il a peut-être été « dansé », comme on dit. Aujourd’hui, ils sont conservés pour des cérémonies ultérieures ou vendus aux étrangers. Je me méfie toujours des datations anciennes qui ne reposent en général sur rien.
(ps Les infos ci-dessus proviennent en partie de A.Bourgeois et Devish que cite avec raison Ingessandre
)
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Bonjour !
Les rites de circoncision et d’initiation collectifs (n’khanda) pouvaient durer des mois, voire des années. C’est pour célébrer leur fin que les garçons portaient ces masques dans des festivités complexes et assez longues elles aussi. Ceux à nez retroussé sont des « ndemba/neemba ».
Pas d’infos trouvées sur ces pratiques chirurgicales. J’ai trouvé plein de docs, y compris des travaux d’ethnographes des années 1930. Rien. Je doute...Mais à suivre. En revanche, les nez de ces masques étaient en général coupés après les cérémonies puis conservés comme charmes de protection, de fertilité et utilisés lors des rites de circoncision suivants. Cette ablation sur le masque (indolore, ouf !😇) illustre évidemment la circoncision. Le nez est associé aussi à la trompe d’éléphant. La case éloignée où les circoncis attendent la cicatrisation de la plaie évoque un éléphant (« ndzyoku ») et le grand pieu devant son entrée symbolise sa trompe. Le nom de cette case-éléphant est un des grands secrets initiatiques du n’khanda.
Ces masques Yaka et Suku sont aussi spectaculaires que variés selon le statut du porteur et les étapes du rituel initiatique de la circoncision. Il est possible que ton masque suku, Claudius, soit un « kuungu » ou encore « kazeba » ou « kakuungu ». Il est caractérisé par de très grosses joues et un menton proéminent. « Il intervient au début de l'initiation pour chasser tous ceux qui sont venus aider à la préparation mais qui n'ont plus rien à voir avec l'initiation…il est là afin de semer « la terreur » ». (photo kuungu de Tervuren)
En parallèle et comme on en avait parlé dans un autre fil de discussion, voilà encore un autre type d’objets qui ne servent qu’une fois, puis sont détruits. Après les festivités, le camp rituel et les masques étaient brûlés. Du coup, les critères de patines d’usage ou d’ancienneté ne s’appliquent pas bien pour ces objets. Ils devraient être quasi-introuvables s’ils sont supposés dater de plusieurs dizaines d’années. Paradoxalement, s’il manque le nez, c’est qu’il a peut-être été « dansé », comme on dit. Aujourd’hui, ils sont conservés pour des cérémonies ultérieures ou vendus aux étrangers. Je me méfie toujours des datations anciennes qui ne reposent en général sur rien.
(ps Les infos ci-dessus proviennent en partie de A.Bourgeois et Devish que cite avec raison Ingessandre ;^^ )