par masquewara » 28 août 2012, 16:55
Un épisode de l'histoire de l'Afrique méconnue:
Le roi Houegbadja (qui gouverne de 1645 à 1685), troisième roi du Dahomey, est censé être à l'origine de la création du groupe qui devient ensuite les Amazones, un corps de chasseurs d'éléphant appelé gbeto[1]. Durant le XVIIIe siècle, le roi entraîne certaines des ses femmes à devenir gardes du corps.
Le fils d'Houegbadja, Agadja (roi de 1708 à 1732), développe le groupe de femmes gardes du corps en une milice et les utilise avec succès pour vaincre le royaume de Savi en 1727. Les marchands européens notent leur présence ainsi que celle d'autres femmes guerrières parmi les Ashantis. Durant les années suivantes, les guerrières acquièrent une réputation de combattantes sans peur. Bien qu'elles combattent rarement, elles se débrouillent en principe assez bien au combat.
Le groupe de femmes guerrières est appelé Mino, ce qui signifie « nos mères » en langue fon, par l'armée masculine du Dahomey[1]. À l'époque du roi Ghezo (qui gouverne de 1818 à 1858), le Dahomey se militarise de plus en plus. Ghezo donne une grande importance à l'armée, augmente son budget et améliore sa structure. Les Mino sont entraînées, obtiennent des uniformes et sont équipées avec des fusils danois (obtenus via le commerce des esclaves). À ce moment les Mino sont entre 4 000 et 6 000 femmes et représentent environ le tiers de l'armée du Dahomey.
Recrutement[modifier]
Seh-Dong-Hong-Beh (en), une chef des AmazonesLes Mino sont recrutées parmi les ahosi (« les femmes du roi »), qui étaient souvent plusieurs centaines[1]. Certaines femmes de la société fon deviennent ahosi volontairement alors que d'autres sont enrôlées de force si leur mari ou leur père se plaignent au roi de leur comportement. Tant qu'elles sont mino, les femmes ne sont pas autorisées à avoir des enfants ou à être mariées. Beaucoup d'entre elles sont vierges. Le régiment a un statut semi-sacré qui est fortement lié à la croyance du peuple fon au vaudou.
Les mino s'entraînent énormément physiquement ; la discipline est mise en avant. Dans la dernière période, elles sont armées avec des fusils Winchester, des gourdins et des couteaux. Les unités sont commandées par des femmes. Les personnes capturées par les Amazones sont souvent décapitées.
Conflit avec la France[modifier]
L'envahissement de l'Afrique de l'Ouest par les Européens s'accélère dans la seconde moitié du XIXe siècle et en 1890 le roi Behanzin commence à combattre les forces françaises au cours de la Première Guerre du Dahomey. Selon Holmes, beaucoup de soldats français hésitent avant de tirer ou de charger à la baïonnette les mino. Cette hésitation provoque la mort de nombreux soldats français.
Cependant, selon certaines sources, l'armée française perd plusieurs batailles non à cause de ces hésitations mais bien à cause des compétences militaires des mino.
Finalement, renforcée par la Légion étrangère et disposant de meilleures armes dont des mitrailleuses ainsi que d'une cavalerie et d'une infanterie de marine, les Français infligent du côté du Dahomey des pertes dix fois plus importantes que les leurs. Après plusieurs batailles, ils finissent par l'emporter. Les Légionnaires écrivent plus tard sur « l'incroyable courage et audace » des Amazones.
La dernière Amazone du Dahomey meurt en 1979.
Un épisode de l'histoire de l'Afrique méconnue:
Le roi Houegbadja (qui gouverne de 1645 à 1685), troisième roi du Dahomey, est censé être à l'origine de la création du groupe qui devient ensuite les Amazones, un corps de chasseurs d'éléphant appelé gbeto[1]. Durant le XVIIIe siècle, le roi entraîne certaines des ses femmes à devenir gardes du corps.
Le fils d'Houegbadja, Agadja (roi de 1708 à 1732), développe le groupe de femmes gardes du corps en une milice et les utilise avec succès pour vaincre le royaume de Savi en 1727. Les marchands européens notent leur présence ainsi que celle d'autres femmes guerrières parmi les Ashantis. Durant les années suivantes, les guerrières acquièrent une réputation de combattantes sans peur. Bien qu'elles combattent rarement, elles se débrouillent en principe assez bien au combat.
Le groupe de femmes guerrières est appelé Mino, ce qui signifie « nos mères » en langue fon, par l'armée masculine du Dahomey[1]. À l'époque du roi Ghezo (qui gouverne de 1818 à 1858), le Dahomey se militarise de plus en plus. Ghezo donne une grande importance à l'armée, augmente son budget et améliore sa structure. Les Mino sont entraînées, obtiennent des uniformes et sont équipées avec des fusils danois (obtenus via le commerce des esclaves). À ce moment les Mino sont entre 4 000 et 6 000 femmes et représentent environ le tiers de l'armée du Dahomey.
Recrutement[modifier]
Seh-Dong-Hong-Beh (en), une chef des AmazonesLes Mino sont recrutées parmi les ahosi (« les femmes du roi »), qui étaient souvent plusieurs centaines[1]. Certaines femmes de la société fon deviennent ahosi volontairement alors que d'autres sont enrôlées de force si leur mari ou leur père se plaignent au roi de leur comportement. Tant qu'elles sont mino, les femmes ne sont pas autorisées à avoir des enfants ou à être mariées. Beaucoup d'entre elles sont vierges. Le régiment a un statut semi-sacré qui est fortement lié à la croyance du peuple fon au vaudou.
Les mino s'entraînent énormément physiquement ; la discipline est mise en avant. Dans la dernière période, elles sont armées avec des fusils Winchester, des gourdins et des couteaux. Les unités sont commandées par des femmes. Les personnes capturées par les Amazones sont souvent décapitées.
Conflit avec la France[modifier]
L'envahissement de l'Afrique de l'Ouest par les Européens s'accélère dans la seconde moitié du XIXe siècle et en 1890 le roi Behanzin commence à combattre les forces françaises au cours de la Première Guerre du Dahomey. Selon Holmes, beaucoup de soldats français hésitent avant de tirer ou de charger à la baïonnette les mino. Cette hésitation provoque la mort de nombreux soldats français.
Cependant, selon certaines sources, l'armée française perd plusieurs batailles non à cause de ces hésitations mais bien à cause des compétences militaires des mino.
Finalement, renforcée par la Légion étrangère et disposant de meilleures armes dont des mitrailleuses ainsi que d'une cavalerie et d'une infanterie de marine, les Français infligent du côté du Dahomey des pertes dix fois plus importantes que les leurs. Après plusieurs batailles, ils finissent par l'emporter. Les Légionnaires écrivent plus tard sur « l'incroyable courage et audace » des Amazones.
La dernière Amazone du Dahomey meurt en 1979.