par tapa pacifique » 18 sept. 2010, 21:58
Bonjour à tous,
non désolé Véronique, je ne possède pas ce catalogue.
Sans vouloir être défaitiste, je tiens quand même à rapporter les lectures suivantes:
Dans les années 1930, lorsque la Korrigane a fait son périple dans les mers du Sud, remontant un peu le cours du Sépik (P.N.G.), elle n'a pas eu à aller bien loin pour trouver des objets, puisque les populations lui apportaient pratiquement au bord des rives: preuve déjà d'un échange mercantile et donc d'une fabrication intentionnelle.
Dans un autre post, j'ai mentionné Fritz Sarasin en N.C. (1916) qui voyait les autochtones fabriquer des casse-têtes pour les fonctionnaires administratifs.
Plus antérieurement encore, en 1842, Max Radiguet, lequel accompagnait Abel du Petit Thouars qui annexa les Marquises, rapporte qu'il n'a pas réussi à trouver un ancien casse-tête janus marquisien; tous avaient quitté l'île, emportés par les baleiniers et autres bourlingueurs de l'époque. Les objets en place étaient seuls récents....authentiques mais récents.
Quelques années avant, 1836/37, Dumont d'Urville est à Papeete, et le médecin du bord, M. Hombron constate qu'il ne trouve plus les belles étoffes d'écorce qu'il avait vues une dizaine d'années auparavant. Le calicot, les tissus importés ont vite remplacé la "tape" ancestrale.
Comme quoi, si l'on veut être puriste, il faut chercher ailleurs ce qui n'est plus sur place. Ces propos ne cherchent pas à dénigrer ce qui fût construit postérieurement, mais cherche à relativiser notre vision du primitif et à montrer que nos populations, américaines ou européennes, ont vite fait pencher la balance vers le "comestible" à grande échelle.
Et comment aurait-il pu en être autrement quand on sait la faible quantité des populations d'alors.
Comme je l'ai déjà dit, je ne me prononce pas pour les autres parties du monde, mais je reste convaincu pour l'Océanie et, ce que l'on voit, dans les salles des ventes, n'est souvent que réalisations tardives, les objets papous n'échappant pas à la règle, et pour cause: Comment du bois pourrait se conserver longtemps dans un air saturé d'eau, dans un monde de marais, dans des cases où les insectes pullulent. Tout a une durée de vie et plus le matériau est tendre, et plus elle est courte.
Pour les climats désertiques, comme le saharien ou autre désert de Gobi, c'est autre chose: là, je ne dis pas!
Je tiens à signifier personnellement, haut et fort, au grand dam de tous les autochtones qui disent avoir été pillés, qu'il est heureux que les objets aient quitté les îles en question, car ils ont le mérite d'être encore existants. Dans le cas contraire, tout aurait disparu!
Bonne journée.
Bonjour à tous,
non désolé Véronique, je ne possède pas ce catalogue.
Sans vouloir être défaitiste, je tiens quand même à rapporter les lectures suivantes:
Dans les années 1930, lorsque la Korrigane a fait son périple dans les mers du Sud, remontant un peu le cours du Sépik (P.N.G.), elle n'a pas eu à aller bien loin pour trouver des objets, puisque les populations lui apportaient pratiquement au bord des rives: preuve déjà d'un échange mercantile et donc d'une fabrication intentionnelle.
Dans un autre post, j'ai mentionné Fritz Sarasin en N.C. (1916) qui voyait les autochtones fabriquer des casse-têtes pour les fonctionnaires administratifs.
Plus antérieurement encore, en 1842, Max Radiguet, lequel accompagnait Abel du Petit Thouars qui annexa les Marquises, rapporte qu'il n'a pas réussi à trouver un ancien casse-tête janus marquisien; tous avaient quitté l'île, emportés par les baleiniers et autres bourlingueurs de l'époque. Les objets en place étaient seuls récents....authentiques mais récents.
Quelques années avant, 1836/37, Dumont d'Urville est à Papeete, et le médecin du bord, M. Hombron constate qu'il ne trouve plus les belles étoffes d'écorce qu'il avait vues une dizaine d'années auparavant. Le calicot, les tissus importés ont vite remplacé la "tape" ancestrale.
Comme quoi, si l'on veut être puriste, il faut chercher ailleurs ce qui n'est plus sur place. Ces propos ne cherchent pas à dénigrer ce qui fût construit postérieurement, mais cherche à relativiser notre vision du primitif et à montrer que nos populations, américaines ou européennes, ont vite fait pencher la balance vers le "comestible" à grande échelle.
Et comment aurait-il pu en être autrement quand on sait la faible quantité des populations d'alors.
Comme je l'ai déjà dit, je ne me prononce pas pour les autres parties du monde, mais je reste convaincu pour l'Océanie et, ce que l'on voit, dans les salles des ventes, n'est souvent que réalisations tardives, les objets papous n'échappant pas à la règle, et pour cause: Comment du bois pourrait se conserver longtemps dans un air saturé d'eau, dans un monde de marais, dans des cases où les insectes pullulent. Tout a une durée de vie et plus le matériau est tendre, et plus elle est courte.
Pour les climats désertiques, comme le saharien ou autre désert de Gobi, c'est autre chose: là, je ne dis pas!
Je tiens à signifier personnellement, haut et fort, au grand dam de tous les autochtones qui disent avoir été pillés, qu'il est heureux que les objets aient quitté les îles en question, car ils ont le mérite d'être encore existants. Dans le cas contraire, tout aurait disparu!
Bonne journée.