par Sino C FAL » 17 sept. 2020, 20:51
A PROPOS DES PATINES DE SUIE
Page 21
Oiseau Sejen, 48 cm
Ancienne collection Edgar Beer dans les années 1950
Communication de Patrick Girard (juillet 2014)
Cet oiseau de petite taille, à la sculpture abstraite,
correspond bien à la typologie des petits « calaos »
en usage dans le Poro de la région Kadile,
autour de Tingrela, partie septentrionale du pays sénoufo
en Côte d’Ivoire. Son épaisse patine de suie indique
un mode de conservation, ici, habituel : l’objet a été rangé
dans la toiture de la case d’un vieux, enfumée
par un foyer entretenu jour et nuit durant de longues
années. Le chef de Poro d’un village de cette région,
Traoré Zonzérégué, qui possédait un petit calao m’a
raconté l’utilisation de ce dernier, qu’il nommait Djégban
(variation locale de Djag (calao, en région centrale
sénoufo), et dont le nom en langue Poro était Porogbadjé
(inversion) : « Le calao était suspendu entre deux poteaux,
fixé à des lianes. Les initiés devaient s’asseoir à cette place
durant 6 jours après avoir quitté le marigot où on leur
donnait le nom d’initié. Le trajet du marigot
à l’emplacement du calao, d’environ 1 km, était balisé
par un fil de lianes que les initiés devaient suivre… »
- Fichiers joints
-
A PROPOS DES PATINES DE SUIE
Page 21
Oiseau Sejen, 48 cm
Ancienne collection Edgar Beer dans les années 1950
Communication de Patrick Girard (juillet 2014)
Cet oiseau de petite taille, à la sculpture abstraite,
correspond bien à la typologie des petits « calaos »
en usage dans le Poro de la région Kadile,
autour de Tingrela, partie septentrionale du pays sénoufo
en Côte d’Ivoire. Son épaisse patine de suie indique
un mode de conservation, ici, habituel : l’objet a été rangé
dans la toiture de la case d’un vieux, enfumée
par un foyer entretenu jour et nuit durant de longues
années. Le chef de Poro d’un village de cette région,
Traoré Zonzérégué, qui possédait un petit calao m’a
raconté l’utilisation de ce dernier, qu’il nommait Djégban
(variation locale de Djag (calao, en région centrale
sénoufo), et dont le nom en langue Poro était Porogbadjé
(inversion) : « Le calao était suspendu entre deux poteaux,
fixé à des lianes. Les initiés devaient s’asseoir à cette place
durant 6 jours après avoir quitté le marigot où on leur
donnait le nom d’initié. Le trajet du marigot
à l’emplacement du calao, d’environ 1 km, était balisé
par un fil de lianes que les initiés devaient suivre… »