par sacré ibis » 11 oct. 2020, 20:39
Bonjour Beziat,
Merci pour ces apports instructifs ! En effet, des traits culturels sont souvent déformés lorsqu’ils sont repris par une autre culture. C’est une des conséquences de l’acculturation. Chaque fois que deux cultures entrent en contact il y a échanges, emprunts. Déformés volontairement ou non. Comme vous le décrivez au sujet du tétragramme, on retrouve le même phénomène chez les moines copistes ou dans les arts premiers, ce qui rend parfois si difficile l’identification et l’attribution d’objets ethniques.
Et évidemment, la Trinité n’est pas judaïque. C’est le tétragramme et son usage sur les édifices chrétiens repéré par Sino qui m’interrogeait. (j’aurais dû employer quelque chose comme « inscription hébraïsante » plutôt que « judaïsme »), Pour aller dans votre sens, je joins une autre plaque (photo) tout à fait similaire et représentant le Coeur Sacré de Jésus. (photo). Elle est datée, comme les autres, du XIXe
En ce qui concerne l’objet octogonal et sa devise « In labore vera voluptas », « le vrai plaisir est dans le travail », et non pas, (dommage !) « éloge de la paresse »! :-), quelques infos ici :
- ce n’est pas une plaque mais un jeton maçonnique dont l’avers porte la mention « Orient de Melun.» (photo). Il est orné des cœurs de la loge parisienne des Cœurs Unis. Ce type de jetons est par ailleurs recherché par les numismates.
- il est daté 1825 (5825=année 1825). Or, c’est l’année d’accession au trône de Charles X. J’émets l’hypothèse qu’un jeton maçonnique explicitement frappé du nom de Dieu ne pouvait pas déplaire à un roi dévot et ultra-catholique. D’autant plus que Charles X a été initié dans la franc-maçonnerie et qu'avant lui, c’est à dire avant 1825, les jetons de cette loge comportaient un pentagramme plus classique avec « G. ».
- la devise « in labore vera voluptas » n'est pas du tout répandue ou banale. Elle figurait cependant sur les ex-libris d’un dénommé Dumont de Valdajou, ci-devant rebouteux-pharmacien-médecin-chirurgien qui officiait auprès du futur Louis XVIII, frère de .....Charles X ! (et de Louis XVI). (photos)
- enfin, cette inscription ne semble pas rare au XIXe. Dans un des liens que j’ai cités précédemment, et dont les sources sont très fiables, l’auteur écrit : « au XIXe siècle, l’usage retient la forme Jéhovah. Voilà pourquoi, chez les francs-maçons, Jéhovah désignait le Grand Architecte de l’Univers. En 1877, le Grand Orient de France abolit l’obligation qui était faite à ses membres de se référer à l’existence de Dieu, considérant que les conceptions métaphysiques relèvent de l’appréciation personnelle. »
https://prisons-cherche-midi-mauzac.com ... ichy-13891
Pour en revenir à la plaque de Carole, si elle n’est pas forcément maçonnique comme vous l’expliquez bien et compte tenu de l’exemple catholique avec un Coeur Sacré, je me demande ce que c’est. Qui la portait ? Comment ? Dans quelles circonstances ?
Bonne soirée !
- Fichiers joints
-
-
-
-
Bonjour Beziat,
Merci pour ces apports instructifs ! En effet, des traits culturels sont souvent déformés lorsqu’ils sont repris par une autre culture. C’est une des conséquences de l’acculturation. Chaque fois que deux cultures entrent en contact il y a échanges, emprunts. Déformés volontairement ou non. Comme vous le décrivez au sujet du tétragramme, on retrouve le même phénomène chez les moines copistes ou dans les arts premiers, ce qui rend parfois si difficile l’identification et l’attribution d’objets ethniques.
Et évidemment, la Trinité n’est pas judaïque. C’est le tétragramme et son usage sur les édifices chrétiens repéré par Sino qui m’interrogeait. (j’aurais dû employer quelque chose comme « inscription hébraïsante » plutôt que « judaïsme »), Pour aller dans votre sens, je joins une autre plaque (photo) tout à fait similaire et représentant le Coeur Sacré de Jésus. (photo). Elle est datée, comme les autres, du XIXe
En ce qui concerne l’objet octogonal et sa devise « In labore vera voluptas », « le vrai plaisir est dans le travail », et non pas, (dommage !) « éloge de la paresse »! :-), quelques infos ici :
- ce n’est pas une plaque mais un jeton maçonnique dont l’avers porte la mention « Orient de Melun.» (photo). Il est orné des cœurs de la loge parisienne des Cœurs Unis. Ce type de jetons est par ailleurs recherché par les numismates.
- il est daté 1825 (5825=année 1825). Or, c’est l’année d’accession au trône de Charles X. J’émets l’hypothèse qu’un jeton maçonnique explicitement frappé du nom de Dieu ne pouvait pas déplaire à un roi dévot et ultra-catholique. D’autant plus que Charles X a été initié dans la franc-maçonnerie et qu'avant lui, c’est à dire avant 1825, les jetons de cette loge comportaient un pentagramme plus classique avec « G. ».
- la devise « in labore vera voluptas » n'est pas du tout répandue ou banale. Elle figurait cependant sur les ex-libris d’un dénommé Dumont de Valdajou, ci-devant rebouteux-pharmacien-médecin-chirurgien qui officiait auprès du futur Louis XVIII, frère de .....Charles X ! (et de Louis XVI). (photos)
- enfin, cette inscription ne semble pas rare au XIXe. Dans un des liens que j’ai cités précédemment, et dont les sources sont très fiables, l’auteur écrit : « au XIXe siècle, l’usage retient la forme Jéhovah. Voilà pourquoi, chez les francs-maçons, Jéhovah désignait le Grand Architecte de l’Univers. En 1877, le Grand Orient de France abolit l’obligation qui était faite à ses membres de se référer à l’existence de Dieu, considérant que les conceptions métaphysiques relèvent de l’appréciation personnelle. »
https://prisons-cherche-midi-mauzac.com/varia/perigueux-le-temple-maconnique-de-la-rue-saint-front-sous-vichy-13891
Pour en revenir à la plaque de Carole, si elle n’est pas forcément maçonnique comme vous l’expliquez bien et compte tenu de l’exemple catholique avec un Coeur Sacré, je me demande ce que c’est. Qui la portait ? Comment ? Dans quelles circonstances ?
Bonne soirée !