par Ingesandre » 03 sept. 2021, 15:18
Bonjour AstonKongo,
Et merci de ta réaction. Tu écris que tu t'imaginais « un marché pourri avec un paiement en objets de pacotille ». Exactement comme moi, mais depuis que j'ai lu le livre de Möller dont je parle ci-dessus, je me demande si c'est bien vrai.
Les premiers Européens à l'intérieur du Congo (vers 1880) me semblent avoir en grande partie été des enthousiastes et même parfois des idéalistes. Möller avait par exemple une attitude très « positive » envers les noirs (« positive » = anglicisme que j'emploie pour ne pas avoir à préciser en employant un terme francais), son collègue Pagels avait plus de préjugés, mais souvent compréhensibles, le troisième auteur je ne sais pas encore.
Ce qu'écrit Möller m'inspire confiance et est corroboré par ce qu'écrit Pagels. Le marchandage et le paiement se faisaient avec les congolais pour le droit de passage, les porteurs et SURTOUT la nourriture. Dans le cas de Möller, la « monnaie » principale étaient les tissus, les perles (monnaie traditionnelle déjà avant l'arrivée des Européens), la poudre, du gin (les noirs picolaient déjà avant l'arrivée des Européens)... J'oublie qqch d'important - je l'ajouterai quand ça me reviendra en mémoire. Mais lors des trocs contre de la nourriture, Möller note que les tissus donnés en paiement avaient coûté plus cher en Europe que la nourriture obtenue n'aurait coûté en Europe. Pour des cacahuètes, Pagels a par exemple dû payer leur poids en sel, ce qui semble quand même cher. Pour les cadeaux spéciaux aux chefs, c'était différent, mais c'était dû aux goûts de ces chefs, et on leur refilait par exemple de vieux uniformes, entiers ou seulement les boutons, des baïonnettes allemandes fraîchement aiguisées, des boîtes à musiques, etc.
Un peu plus tard, au Congo, viennent les années d'exploitation, avec le caoutchouc, l'ivoire, l'huile de palme en quantités industrielles... mais c'est une autre histoire. Dans les endroits où arrivaient Möller et Pagels, les indigènes n'avaient souvent encore jamais vu de blancs.
À suivre ?
Cordialement,
André
Bonjour AstonKongo,
Et merci de ta réaction. Tu écris que tu t'imaginais « un marché pourri avec un paiement en objets de pacotille ». Exactement comme moi, mais depuis que j'ai lu le livre de Möller dont je parle ci-dessus, je me demande si c'est bien vrai.
Les premiers Européens à l'intérieur du Congo (vers 1880) me semblent avoir en grande partie été des enthousiastes et même parfois des idéalistes. Möller avait par exemple une attitude très « positive » envers les noirs (« positive » = anglicisme que j'emploie pour ne pas avoir à préciser en employant un terme francais), son collègue Pagels avait plus de préjugés, mais souvent compréhensibles, le troisième auteur je ne sais pas encore.
Ce qu'écrit Möller m'inspire confiance et est corroboré par ce qu'écrit Pagels. Le marchandage et le paiement se faisaient avec les congolais pour le droit de passage, les porteurs et SURTOUT la nourriture. Dans le cas de Möller, la « monnaie » principale étaient les tissus, les perles (monnaie traditionnelle déjà avant l'arrivée des Européens), la poudre, du gin (les noirs picolaient déjà avant l'arrivée des Européens)... J'oublie qqch d'important - je l'ajouterai quand ça me reviendra en mémoire. Mais lors des trocs contre de la nourriture, Möller note que les tissus donnés en paiement avaient coûté plus cher en Europe que la nourriture obtenue n'aurait coûté en Europe. Pour des cacahuètes, Pagels a par exemple dû payer leur poids en sel, ce qui semble quand même cher. Pour les cadeaux spéciaux aux chefs, c'était différent, mais c'était dû aux goûts de ces chefs, et on leur refilait par exemple de vieux uniformes, entiers ou seulement les boutons, des baïonnettes allemandes fraîchement aiguisées, des boîtes à musiques, etc.
Un peu plus tard, au Congo, viennent les années d'exploitation, avec le caoutchouc, l'ivoire, l'huile de palme en quantités industrielles... mais c'est une autre histoire. Dans les endroits où arrivaient Möller et Pagels, les indigènes n'avaient souvent encore jamais vu de blancs.
À suivre ?
Cordialement,
André