par tapa pacifique » 01 nov. 2009, 22:15
Bonjour,
je ne suis pas non plus un spécialiste des îles Salomon, mais il m'arrive bien souvent de voir des objets de cette provenance ou plutôt de ces provenances, car les îles sont nombreuses, et pour être franc je pense n’avoir eu que 3 ou 4 pièces vraiment anciennes entre mes mains.
Pour ce qui est du bénitier géant (fossile), il est le seul qui soit autorisé à la commercialisation dans la convention de Washington, et s'il est vrai qu'une grande partie des pièces anciennes étaient de cette matière, la loi, non existante autrefois, n'empêchait pas d'user d'autres matériaux (comme le corail ou d'autres coquillages, par exemple).
Tout cela pour dire, qu’aujourd’hui, le merchandising n’existe pas que dans nos pays occidentaux, mais aussi dans les plus reculés de notre bonne vieille planète, importé d’ailleurs bien souvent par nous-mêmes et notre frénésie de posséder. On répond à la demande, tout simplement !!!!
Pour preuve, photos jointes du petit catalogue émis par la CCI des îles Salomon, et daté de 1986. Bien-sûr, ces objets se retrouvent aussi dans nos grandes ventes aux enchères….pour le plaisir de ceux qui croient investir et pensent thésauriser.
Pour revenir au sujet, et d’après ce que j’en ai entendu conter, un barava, valeur de prestige, représentait un chef et son territoire (avec ce que celui-ci renfermait). Cet objet personnel, attaché par sa partie ronde et évidée, à une pièce maîtresse de la case de son possesseur, disparaissait en même temps que lui….non pas comme inséré dans son tombeau comme souvent écrit, même si cela a pu arriver, mais très souvent abandonné au gré des brousses. Le nouveau chef en faisait réaliser un nouveau, qui était lui-même insérer dans sa nouvelle case, mais différent de son prédécesseur ; son patrimoine pouvant être lui aussi totalement différent.
Ne pourrait-on pas alors considérer le barava comme une sorte de représentation patrimoniale ou agraire, une borne terrestre penseront même certains ?
Mes souvenirs me font me rappeler que la fabrication d’un de ces objets pouvait aller du « moment où l’on plante un coco jusqu’à celui où l’on récolte les fruits », quelques 7 ans environ. Histoire qui circule oralement dans ces îles, mais après tout ce n’est qu’une histoire !!!
Tout porte donc à croire qu’il ne pouvait en exister qu’une petite quantité, n’est-ce-pas ?
Alors pour moi, en voir à foison, me fait douter quant à leur ancienneté et ce doute m’est confirmé par trois choses :
1° Les motifs sont trop fins. Je sais que les « attentifs » et ceux « qui suivent » diront que j’ai toujours dis que l’art primitif ne se conjuguais pas « au grossier », mais ici c’est l’inverse. Le bénitier est très dur, et seul le fer peut l’attaquer de cette manière, dans la découpe transversale de la plaque et dans la dentelle du plateau. Impossible à faire avec un objet lithique une telle réalisation.
2° Au niveau de la dentelle, l’art consommé du « drill » (foret à tête de pierre), sous-entend un travail équivalent sur les deux faces, avec une attaque tronconique des trous, et rend impossible des bords francs à angles vifs. Désolé !
Pas non plus de découpages en laissant des parties grossières (bordures ou défauts du bénitier). Un objet de prestige n’admet pas l’erreur !!!!
3° La blancheur était un gage de qualité : donc pas de thé pour vieillir artificiellement. En règle général, les choses de valeur étaient conservées dans des tapa ou des palmes, et on évitait un maximum qu’ils soient détériorés (kap-kap, thema, etc…)
Je ne dénigre pas ceux présentés ici pour autant, leur conservant toute leur valeur esthétique, mais ne pouvant leur accorder une qualité ancienne.
Je les vois simplement comme beaux, ni plus, ni moins.
J'espère ne pas vous offusquer et je n'ai vraiment écrit ces quelques commentaires que pour coller à ce que je pense être la vérité.
Bonne journée et au plaisir de vous lire.
Je vais regarder un peu plus les crânes que vous avez postés, même si....
Alain
[Fichier joint supprimé par l'administrateur]
Bonjour,
je ne suis pas non plus un spécialiste des îles Salomon, mais il m'arrive bien souvent de voir des objets de cette provenance ou plutôt de ces provenances, car les îles sont nombreuses, et pour être franc je pense n’avoir eu que 3 ou 4 pièces vraiment anciennes entre mes mains.
Pour ce qui est du bénitier géant (fossile), il est le seul qui soit autorisé à la commercialisation dans la convention de Washington, et s'il est vrai qu'une grande partie des pièces anciennes étaient de cette matière, la loi, non existante autrefois, n'empêchait pas d'user d'autres matériaux (comme le corail ou d'autres coquillages, par exemple).
Tout cela pour dire, qu’aujourd’hui, le merchandising n’existe pas que dans nos pays occidentaux, mais aussi dans les plus reculés de notre bonne vieille planète, importé d’ailleurs bien souvent par nous-mêmes et notre frénésie de posséder. On répond à la demande, tout simplement !!!!
Pour preuve, photos jointes du petit catalogue émis par la CCI des îles Salomon, et daté de 1986. Bien-sûr, ces objets se retrouvent aussi dans nos grandes ventes aux enchères….pour le plaisir de ceux qui croient investir et pensent thésauriser.
Pour revenir au sujet, et d’après ce que j’en ai entendu conter, un barava, valeur de prestige, représentait un chef et son territoire (avec ce que celui-ci renfermait). Cet objet personnel, attaché par sa partie ronde et évidée, à une pièce maîtresse de la case de son possesseur, disparaissait en même temps que lui….non pas comme inséré dans son tombeau comme souvent écrit, même si cela a pu arriver, mais très souvent abandonné au gré des brousses. Le nouveau chef en faisait réaliser un nouveau, qui était lui-même insérer dans sa nouvelle case, mais différent de son prédécesseur ; son patrimoine pouvant être lui aussi totalement différent.
Ne pourrait-on pas alors considérer le barava comme une sorte de représentation patrimoniale ou agraire, une borne terrestre penseront même certains ?
Mes souvenirs me font me rappeler que la fabrication d’un de ces objets pouvait aller du « moment où l’on plante un coco jusqu’à celui où l’on récolte les fruits », quelques 7 ans environ. Histoire qui circule oralement dans ces îles, mais après tout ce n’est qu’une histoire !!!
Tout porte donc à croire qu’il ne pouvait en exister qu’une petite quantité, n’est-ce-pas ?
Alors pour moi, en voir à foison, me fait douter quant à leur ancienneté et ce doute m’est confirmé par trois choses :
1° Les motifs sont trop fins. Je sais que les « attentifs » et ceux « qui suivent » diront que j’ai toujours dis que l’art primitif ne se conjuguais pas « au grossier », mais ici c’est l’inverse. Le bénitier est très dur, et seul le fer peut l’attaquer de cette manière, dans la découpe transversale de la plaque et dans la dentelle du plateau. Impossible à faire avec un objet lithique une telle réalisation.
2° Au niveau de la dentelle, l’art consommé du « drill » (foret à tête de pierre), sous-entend un travail équivalent sur les deux faces, avec une attaque tronconique des trous, et rend impossible des bords francs à angles vifs. Désolé !
Pas non plus de découpages en laissant des parties grossières (bordures ou défauts du bénitier). Un objet de prestige n’admet pas l’erreur !!!!
3° La blancheur était un gage de qualité : donc pas de thé pour vieillir artificiellement. En règle général, les choses de valeur étaient conservées dans des tapa ou des palmes, et on évitait un maximum qu’ils soient détériorés (kap-kap, thema, etc…)
Je ne dénigre pas ceux présentés ici pour autant, leur conservant toute leur valeur esthétique, mais ne pouvant leur accorder une qualité ancienne.
Je les vois simplement comme beaux, ni plus, ni moins.
J'espère ne pas vous offusquer et je n'ai vraiment écrit ces quelques commentaires que pour coller à ce que je pense être la vérité.
Bonne journée et au plaisir de vous lire.
Je vais regarder un peu plus les crânes que vous avez postés, même si....
Alain
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