par HARJOTHE » 01 juil. 2013, 22:39
Bonsoir CEDRIK bonsoir MAMI WATA et tous les autres
Je n'ai pas parlé pour les linguistes sinon ce serait incompréhensible car la génético-typologie appliquée aux langues africaines, dont je suis modestement l'initiateur, a ses outils difficilement accessibles à ceux qui ne sont pas de la partie. Certes je suis le premier à avoir décrit scientifiquement le lobiri (la langue des lobi, suivi ensuite par mes meilleurs étudiants (Moses KAMBOU, PALE sié et surtout Hien sié (lémanthé) Je pense que ceux qui me connaissent savent que je suis également initié et c'est surtout en cette qualité que je suis intervenu. Lorsque mes étudiants engagés dans l'anthropologie et/ou la sociologie du monde lobi (entre autres Peet MEYER, Madeleine PERE, Odile OFFMAN, Michèle Cros (dont le travail sur le sang est remarquable) et autres) j'ai souligné – croyez le avec modestie – qu'aucun travail ne peut exprimer la réalité du monde lobi (mais c'est valable pour toutes les communautés) sans avoir recourt à la langue véritable conservatoire de l'inconscient collectif. Des mots propres au culte, ne livrent leur "secret" que si on connait la véritable étymologie, la façon dont les lobi voient le monde qu'ils ont construit. De nombreux mots décrits dans les très nombreuses études sur le monde lobi comme sur l'"art lobi" ont des définitions bien éloignées du véritable sens. La définition même du mot lobi à fait l'objet de définitions étymologiquement inacceptables. J'ai souvent participé aux séances de questions / réponses entre les chercheurs et les " informateurs " et j'ai constaté – et je le dit encore avec modestie croyez moi – ces informateurs lobi étaient loin de connaitre le véritable sens des mots, loin de pouvoir donner de véritable explication qui fondent un monde complexe, cohérent qui assure la production et la reproduction de l'inconscient et de ses manifestations visibles. Aujourd'hui quelques rares anciens, et quelques membres de la commission lobi (au BF) et quelques rares chercheurs lobi eux-mêmes, sont capables de donner de la cohérence et du sens au puzzle des mots, des attitudes et des manifestations cultuelles en dehors d'une simple description. Ainsi pour ne prendre que quelques exemples, même si un Chef de famille installe son WATHIL dans l'espace clair de son CWOR (maison), si la femme enterre le placenta de son bébé dans l'espace clair du village, si le premier enfant d'une femme s'appelle invariablement Sié, si le mort retrouve son nom de naissance en abandonnant son nom d'initié, si le nom du village a la même racine que le verbe avaler, si le terme thomiin (sang) et thombiri (corps) sont des mots clefs pour comprendre l'organisation profonde de la société, peu, très peu, peuvent faire remonter le véritable sens de toutes ces manifestations codifiées par l'inconscient collectif. Et il en va de même pour toutes les appellations qui gravitent autour de la statuaire. C'est de cet inconscient dont je voulais témoigner et qui forcément guide tout ce qui se rapporte à l'objet et à son utilisation.
Je n'ai pas la prétention de donner des leçons, juste vous faire partager mon expérience ... car
SI LA CHEVRE MORD L'INTRUS C'EST LA HONTE DU CHIEN
Un bonsoir du BUKINA FASO où la pluie profite bien aux ignames ...
JACQUES
Bonsoir CEDRIK bonsoir MAMI WATA et tous les autres
Je n'ai pas parlé pour les linguistes sinon ce serait incompréhensible car la génético-typologie appliquée aux langues africaines, dont je suis modestement l'initiateur, a ses outils difficilement accessibles à ceux qui ne sont pas de la partie. Certes je suis le premier à avoir décrit scientifiquement le lobiri (la langue des lobi, suivi ensuite par mes meilleurs étudiants (Moses KAMBOU, PALE sié et surtout Hien sié (lémanthé) Je pense que ceux qui me connaissent savent que je suis également initié et c'est surtout en cette qualité que je suis intervenu. Lorsque mes étudiants engagés dans l'anthropologie et/ou la sociologie du monde lobi (entre autres Peet MEYER, Madeleine PERE, Odile OFFMAN, Michèle Cros (dont le travail sur le sang est remarquable) et autres) j'ai souligné – croyez le avec modestie – qu'aucun travail ne peut exprimer la réalité du monde lobi (mais c'est valable pour toutes les communautés) sans avoir recourt à la langue véritable conservatoire de l'inconscient collectif. Des mots propres au culte, ne livrent leur "secret" que si on connait la véritable étymologie, la façon dont les lobi voient le monde qu'ils ont construit. De nombreux mots décrits dans les très nombreuses études sur le monde lobi comme sur l'"art lobi" ont des définitions bien éloignées du véritable sens. La définition même du mot lobi à fait l'objet de définitions étymologiquement inacceptables. J'ai souvent participé aux séances de questions / réponses entre les chercheurs et les " informateurs " et j'ai constaté – et je le dit encore avec modestie croyez moi – ces informateurs lobi étaient loin de connaitre le véritable sens des mots, loin de pouvoir donner de véritable explication qui fondent un monde complexe, cohérent qui assure la production et la reproduction de l'inconscient et de ses manifestations visibles. Aujourd'hui quelques rares anciens, et quelques membres de la commission lobi (au BF) et quelques rares chercheurs lobi eux-mêmes, sont capables de donner de la cohérence et du sens au puzzle des mots, des attitudes et des manifestations cultuelles en dehors d'une simple description. Ainsi pour ne prendre que quelques exemples, même si un Chef de famille installe son WATHIL dans l'espace clair de son CWOR (maison), si la femme enterre le placenta de son bébé dans l'espace clair du village, si le premier enfant d'une femme s'appelle invariablement Sié, si le mort retrouve son nom de naissance en abandonnant son nom d'initié, si le nom du village a la même racine que le verbe avaler, si le terme thomiin (sang) et thombiri (corps) sont des mots clefs pour comprendre l'organisation profonde de la société, peu, très peu, peuvent faire remonter le véritable sens de toutes ces manifestations codifiées par l'inconscient collectif. Et il en va de même pour toutes les appellations qui gravitent autour de la statuaire. C'est de cet inconscient dont je voulais témoigner et qui forcément guide tout ce qui se rapporte à l'objet et à son utilisation.
Je n'ai pas la prétention de donner des leçons, juste vous faire partager mon expérience ... car
SI LA CHEVRE MORD L'INTRUS C'EST LA HONTE DU CHIEN
Un bonsoir du BUKINA FASO où la pluie profite bien aux ignames ...
JACQUES