par sacré ibis » 22 août 2021, 15:02
Bonjour à tous
Merci Sino pour le très bon document de jstor. Belle découverte anthropologique, très riche et surprenante. Désolé, cependant, mais je ne te suis pas sur cette voie sans vouloir te vexer ;-)
Je l’ai lu attentivement. La chercheuse explique que cette pratique du petit îlot d’Aorigi s’exprime verbalement à travers des chants entre femmes, exclusivement à l’insu et à l’écart des hommes et seulement pendant la fête annuelle du wogasia. Ces chants obscènes et confidentiels entre femmes jouent un rôle ponctuel d’exutoire et de revanche contre la brutalité et la domination des hommes, qui semblent hélas être la règle toute l’année. Sandra Revolon, qui a interrogé longuement les femmes, ne mentionne aucune représentation matérialisée de cette pratique et précise même que pour une femme « donner à voir son sexe et a fortiori l’intérieur de son sexe » est un interdit.
En outre, seuls les hommes ont le droit de sculpter des objets. On les imagine mal fabriquer des statues pérennes qui les ridiculisent et remettraient en question leur pouvoir, et d'autant moins que l’un des nombreux buts du rituel complexe du wogosia est de souder la communauté. À l'inverse, si c’étaient des femmes qui créaient ces statues, elles transgresseraient un quadruple tabou susceptible de déstructurer la société, chose impensable dans les cultures ethniques : sculpter du bois, incruster des coquillages (2 privilèges absolus des hommes), montrer et exposer le sexe féminin, dénier la domination des hommes.
L’hypothèse -légitime- de départ est donc infirmée par les textes et par les faits. Pour l'instant.
Et toujours aucune trace d’œuvres océaniennes réunissant les caractères dominants de la statue, ou au minimum 3 ou 4 d’entre eux car plus il y a de critères ethniques spécifiques dans un seul objet, plus crédible est l'identification.
J’ai consulté la base îles Salomon du quai Branly (893 objets et photos anciennes). Pas du tout convaincu...
Bonjour à tous
Merci Sino pour le très bon document de jstor. Belle découverte anthropologique, très riche et surprenante. Désolé, cependant, mais je ne te suis pas sur cette voie sans vouloir te vexer ;-)
Je l’ai lu attentivement. La chercheuse explique que cette pratique du petit îlot d’Aorigi s’exprime verbalement à travers des chants entre femmes, exclusivement à l’insu et à l’écart des hommes et seulement pendant la fête annuelle du wogasia. Ces chants obscènes et confidentiels entre femmes jouent un rôle ponctuel d’exutoire et de revanche contre la brutalité et la domination des hommes, qui semblent hélas être la règle toute l’année. Sandra Revolon, qui a interrogé longuement les femmes, ne mentionne aucune représentation matérialisée de cette pratique et précise même que pour une femme « donner à voir son sexe et a fortiori l’intérieur de son sexe » est un interdit.
En outre, seuls les hommes ont le droit de sculpter des objets. On les imagine mal fabriquer des statues pérennes qui les ridiculisent et remettraient en question leur pouvoir, et d'autant moins que l’un des nombreux buts du rituel complexe du wogosia est de souder la communauté. À l'inverse, si c’étaient des femmes qui créaient ces statues, elles transgresseraient un quadruple tabou susceptible de déstructurer la société, chose impensable dans les cultures ethniques : sculpter du bois, incruster des coquillages (2 privilèges absolus des hommes), montrer et exposer le sexe féminin, dénier la domination des hommes.
L’hypothèse -légitime- de départ est donc infirmée par les textes et par les faits. Pour l'instant.
Et toujours aucune trace d’œuvres océaniennes réunissant les caractères dominants de la statue, ou au minimum 3 ou 4 d’entre eux car plus il y a de critères ethniques spécifiques dans un seul objet, plus crédible est l'identification.
J’ai consulté la base îles Salomon du quai Branly (893 objets et photos anciennes). Pas du tout convaincu...