art brut et mami wata
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art brut et mami wata
Je viens d’assister à une conférence passionnante sur l’art brut avec la projection du Film « Les Bricoleurs de Paradis » de Bruno Montpied. On pouvait y voir que le jardin fantastique d’Emile Taugourdeau est en très mauvais état. A l’entrée il y a encore fort dégradée une statue dite « de déesse indienne » par les commentateurs mais où on reconnaît Mami Wata.
Photo ci-dessous à l’époque de sa splendeur tirée du site : http://animulavagula.hautetfort.com/blogosphere/
Il me revient que mon meilleur ami avait fait un historique de la représentation la plus fréquente de Mami Wata dans « Idées reçues sur les arts premiers » (éd. Le Cavalier bleu). Si quelqu’un est intéressé, je peux joindre les photos qui n’ont pas pu figurer dans le texte pour des raisons techniques.
Photo ci-dessous à l’époque de sa splendeur tirée du site : http://animulavagula.hautetfort.com/blogosphere/
Il me revient que mon meilleur ami avait fait un historique de la représentation la plus fréquente de Mami Wata dans « Idées reçues sur les arts premiers » (éd. Le Cavalier bleu). Si quelqu’un est intéressé, je peux joindre les photos qui n’ont pas pu figurer dans le texte pour des raisons techniques.
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Re : art brut et mami wata
bj flores
je n'ai pas retrouve la mami wata sur ton lien ?
mais cependant une entete avec la transformation d'un humain en grenouille !!
grenouille j'en vois tjs partout.
naturellement je suis interessée par les photos de Mami ..
merci
MW
je n'ai pas retrouve la mami wata sur ton lien ?
mais cependant une entete avec la transformation d'un humain en grenouille !!
grenouille j'en vois tjs partout.
naturellement je suis interessée par les photos de Mami ..
merci
MW
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Re : art brut et mami wata
Bonsoir,
En fait ce blog sur l'art brut est une longue page où vers la fin il y a la photo que j’ai mise. J’ai donné la référence par correction envers le photographe. Toi, ce sont les grenouilles, moi ce sont les ratons-laveurs que je reçois en cadeau ou en photos suite à un voyage au Canada !
En word pour que ce soit plus lisible, voici le texte sur l’image de Mami Wata tiré des « Idées reçues sur les Arts premiers » (Le Cavalier bleu). Les photos qui suivent bricolées par mes soins ne sont san doute pas fameuses mais j’ai mis le plus possible de références.
« Mami Wata est la seule déesse que l'on pourrait dire panafricaine, d'autant plus, qu'on retrouve quelques-uns de ses aspects aux Antilles. Son culte fort vivant foisonne de masques et de diverses figures d'autel. Ce génie des eaux connu aujourd'hui sous le nom de Mami Wata (de l'anglais Mammy Water) a été sans doute assimilé aux sirènes qui ornaient la proue des navires occidentaux. Sa représentation actuelle est récente A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le motif pictural et littéraire de la femme aux serpents est fréquent : d'innombrables œuvres s'intitulent "Salammbo" montrant une danseuse jouant avec des serpents, parfois bien phalliques. Le prétexte en est un passage du roman éponyme de Flaubert, où Salammbô devient un mélange de femme fatale comme Salomé et de corruptrice comme Eve. Une toile célébrissime du peintre allemand Franz von Stuck intitulé le Péché montre une splendide et démonique tentatrice portant autour du cou un monstrueux serpent. Plus vulgairement foires, cirques et music-halls montraient un numéro de charmeuse de serpents et c'est l'adaptation inattendue en chromolithographie d'une affiche de cirque qui est à l'origine de l'iconographie actuelle de Mami Wata. Certains auteurs attribuent cette chromolithographie à un certain Arnold Schleisinger de Hambourg, dont on n'a pas conservé de traces et la datent de 1886-87. Cette lithographie provient certainement de l'atelier d'Adolph Friedländer (1851-1904), pionnier de cette technique à Hambourg. On a retrouvé dans cette ville allemande une photographie d'une Samoane nommée "Maladamatjaute", en costume indien, employée par Carl Hagenbeck, célèbre directeur de zoo et fondateur à Hambourg d'un cirque fameux qui voyagea dans le monde entier. Comme Hagenbeck avait décidé de présenter des "populations naturelles", il exhibait des Lapons (Sami) et des Samoans. Nous pouvons imaginer qu'il avait décidé, en bon homme d'affaires, de "rentabiliser" son personnel en y ajoutant un numéro de cirque dans l'air du temps : parmi les 2000 affiches de Friedländer il y eut d'autres charmeuses comme cette grandiloquente "the reptile terpsichorean queen" avec une Africaine Miss Simona.
D'un numéro "exotique" semblable, avec des serpents qui servaient de balançoire, nous possédons une affiche des représentations données aux Folies-Bergères, précisant "charmeuse hindoue" par une certaine Nala Damajanti, pseudonyme qui évoque clairement les deux figures d'amoureux du Mahabarata, la princesse Namayanti et le roi Nala. Nous savons par le Gaulois du 17 mars 1887 [note Florès : consultable sur Gallica] que Nala Damajanti, de son vrai nom Emilie Poupon, née à Nantey (Jura) le 4 juillet 1861, avait un contrat à Hambourg à compter du 20 mars. Gouvernante d'une famille française à Saint -Petersbourg, elle avait épousé un artiste de cirque. Elle avait fait partie en Amérique de la troupe de Barnum et à Paris le journal Le Gaulois nous dit que" l'on a pu la voir se livrer à ses terribles exercices costumée en Indienne, les cheveux crépus, avec un collant couleur de suie, sous une veste pailletée et le large pantalon des odalisques ». Il est très probable qu'en attendant d'embaucher l'artiste célèbre qui avait travaillé avec Barnum, Hagenbeck ait présenté une contrefaçon avec "Maladamatjaute" [note Florès : déformation du nom pour camoufler le plagiat]. Etant donné la coïncidence de date et la concordance entre l'affiche française et le "chromo" allemand jusque dans la coiffure et le teint sombre évoqué par "le collant couleur de suie", l'inspiration du dessinateur naquit de la Samoane et de la Française.. Les nostalgiques peuvent voir les photographies de la dompteuse dans l'extraordinaire collection de documents sur le cirque qu'est le fonds Soury, (MUCEM musée des civilisations Europe Méditerranée). Reste à découvrir comment l'image a fait le tour de la planète.
Les surréalistes n'auraient pas manqué d'apprécier le destin de cette œuvre : une image naïve d'art populaire montrant une Indienne de fantaisie, un peu samoane et très jurassienne, exhibée dans un zoo humain, métamorphosée en déesse en Afrique et en Maman Dlo ou en santa Marta Dominadora (sainte Marthe dominatrice !) aux Caraïbes.
En photo
n°1 rappel d’une des représentations les plus connues de Mami Wata :
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Re : art brut et mami wata
n°2 : affiche des Folies-Bergères
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Re : art brut et mami wata
suite
n° 3 : une Samoane dont le nom d’actrice Maladamatjaute est la version déformée de Nala Damajanti pour camoufler le plagiat
n° 3 : une Samoane dont le nom d’actrice Maladamatjaute est la version déformée de Nala Damajanti pour camoufler le plagiat
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Re : art brut et mami wata
N°4 :
N° 2156 ,N° de la photo ,Sou.10.79.2
Nom de la collection ,Album n°10 du fonds Soury
Légende ,Nala Damajanti (charmeuse de serpents)
LIEN : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/phocem_fr?ACTION=RETROUVER_TITLE&FIELD_2=TITRE&VALUE_2=SOURY&GRP=43&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=50&REQ=((SOURY)%20%3ATITRE%20)&OM=All&USRNAME=nobody&USRPWD=4%244P
N° 2156 ,N° de la photo ,Sou.10.79.2
Nom de la collection ,Album n°10 du fonds Soury
Légende ,Nala Damajanti (charmeuse de serpents)
LIEN : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/phocem_fr?ACTION=RETROUVER_TITLE&FIELD_2=TITRE&VALUE_2=SOURY&GRP=43&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=50&REQ=((SOURY)%20%3ATITRE%20)&OM=All&USRNAME=nobody&USRPWD=4%244P
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Re : art brut et mami wata
n°5 référence N° 1837 N° de la photo
Sou.12.45.1
Nom de la collection : Album n°12 du fonds Soury
Légende :
Nala Damajanti (charmeuse de serpents)
LIEN :
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/phocem_fr?ACTION=RETROUVER_TITLE&FIELD_2=TITRE&VALUE_2=SOURY&GRP=36&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=50&REQ=((SOURY)%20%3ATITRE%20)&OM=All&USRNAME=nobody&USRPWD=4%244P
Et voilà c'est fini ! Merci de votre patience .
Sou.12.45.1
Nom de la collection : Album n°12 du fonds Soury
Légende :
Nala Damajanti (charmeuse de serpents)
LIEN :
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/phocem_fr?ACTION=RETROUVER_TITLE&FIELD_2=TITRE&VALUE_2=SOURY&GRP=36&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=50&REQ=((SOURY)%20%3ATITRE%20)&OM=All&USRNAME=nobody&USRPWD=4%244P
Et voilà c'est fini ! Merci de votre patience .
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Re : art brut et mami wata
Merci surtout à toi
Mais j'ai un peu de mal à assimiler toutes les charmeuses de serpents à MAMI WATA .
Pourquoi la 1 ere photo ne serait pas une déesse indienne ,j'en ai vu à plusieurs reprises représentées avec un serpent?
Je suis sceptique
Bonne soirée
MAMI WATA qui n'aime pas les serpents.
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Mais j'ai un peu de mal à assimiler toutes les charmeuses de serpents à MAMI WATA .
Pourquoi la 1 ere photo ne serait pas une déesse indienne ,j'en ai vu à plusieurs reprises représentées avec un serpent?
Je suis sceptique
Bonne soirée
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Re : art brut et mami wata
Bonjour,
La réalité est mouvante, les interprétations diverses et je suis toujours ouvert à toutes les hypothèses. Donc tu as sans doute raison
A ma décharge, il est vrai que sur place il y a un syncrétisme et que cette confusion entre les déesses existe, en cadeau deux photos
Abb. 5: Mami Wata als Lakshmi in einem Tempel in Cotonou, Benin
(Foto: Hedwig Priemer, 2009) = Mami Wata en Lakshmi dans un temple à Cotonou (Bénin) [cet allemand-là est encore de mon niveau r]
“Abb. 6: Mami Wata als indische Gottheit mit vier Armen in einem Tempel in
Cotonou/Benin (Foto: G. Lademann-Priemer 2009) » (Mami Wata en déesse indienne à quatre bras Lakshmi dans un temple à Cotonou (Bénin)
Tirées de ce site :
http://www.missionsakademie.de/de/pdf/FarbfotosSITMA1web.pdf
Bien cordialement
La réalité est mouvante, les interprétations diverses et je suis toujours ouvert à toutes les hypothèses. Donc tu as sans doute raison
A ma décharge, il est vrai que sur place il y a un syncrétisme et que cette confusion entre les déesses existe, en cadeau deux photos
Abb. 5: Mami Wata als Lakshmi in einem Tempel in Cotonou, Benin
(Foto: Hedwig Priemer, 2009) = Mami Wata en Lakshmi dans un temple à Cotonou (Bénin) [cet allemand-là est encore de mon niveau r]
“Abb. 6: Mami Wata als indische Gottheit mit vier Armen in einem Tempel in
Cotonou/Benin (Foto: G. Lademann-Priemer 2009) » (Mami Wata en déesse indienne à quatre bras Lakshmi dans un temple à Cotonou (Bénin)
Tirées de ce site :
http://www.missionsakademie.de/de/pdf/FarbfotosSITMA1web.pdf
Bien cordialement
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Re : art brut et mami wata
Les légendes sont étonnantes ,merci pour la traduction ..
Est ce que ce n'est pas une équivalence créé entre 2 religions. ,?
Bonne soirée
Sophie
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Est ce que ce n'est pas une équivalence créé entre 2 religions. ,?
Bonne soirée
Sophie
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Re : art brut et mami wata
Bonsoir,
Il y a sur le sujet les travaux de l’universitaire américain Henry John Drewal qui explique que des commerçants indiens installés en Afrique ont profité de certaines fêtes pour vendre des statuettes de divinités hindouistes interprétées comme des entités africaines.
(Note : je n’ai pas remis la main sur des références en français. Il me semble bien pourtant que j’ai lu des condensés de ses travaux dans cette langue mais la vieillesse est un naufrage et ma mémoire a des trous !)
Voir aussi sur ce sujet un ouvrage récent qui montre le syncrétisme cultes africains / hindouisme au départ assez improbable :
Albert Kafui Wuaku : « Hindu Gods in West Africa: Ghanaian Devotees of Shiva and Krishna” Leiden / Boston 2013
LIEN avec un apercu (ce qui prouve qu’Internet est tout de même étonnant !)
http://books.google.fr/books?id=HakcAAAAQBAJ&pg=PA43&dq=mami+wata+hindu&hl=fr&sa=X&ei=hpd_VP7GNMfVywPtooLgDA&ved=0CCsQ6AEwAA#v=onepage&q=mami%20wata%20hindu&f=false
Bien cordialement
Il y a sur le sujet les travaux de l’universitaire américain Henry John Drewal qui explique que des commerçants indiens installés en Afrique ont profité de certaines fêtes pour vendre des statuettes de divinités hindouistes interprétées comme des entités africaines.
(Note : je n’ai pas remis la main sur des références en français. Il me semble bien pourtant que j’ai lu des condensés de ses travaux dans cette langue mais la vieillesse est un naufrage et ma mémoire a des trous !)
Voir aussi sur ce sujet un ouvrage récent qui montre le syncrétisme cultes africains / hindouisme au départ assez improbable :
Albert Kafui Wuaku : « Hindu Gods in West Africa: Ghanaian Devotees of Shiva and Krishna” Leiden / Boston 2013
LIEN avec un apercu (ce qui prouve qu’Internet est tout de même étonnant !)
http://books.google.fr/books?id=HakcAAAAQBAJ&pg=PA43&dq=mami+wata+hindu&hl=fr&sa=X&ei=hpd_VP7GNMfVywPtooLgDA&ved=0CCsQ6AEwAA#v=onepage&q=mami%20wata%20hindu&f=false
Bien cordialement
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Re : art brut et mami wata
merci flores
tu as raison
j'ai également ce souvenir de synchretisme completement oublié !!
sur le resumé de ce livre ,il signale egalement l'influence de soldats ghanéens ayant servi dans l'armée des Indes du temps des britanniques ...
bonne journee
sophie
tu as raison
j'ai également ce souvenir de synchretisme completement oublié !!
sur le resumé de ce livre ,il signale egalement l'influence de soldats ghanéens ayant servi dans l'armée des Indes du temps des britanniques ...
bonne journee
sophie
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Re : art brut et mami wata
MAMIWATA
un resumé extrait d'un blog trouvé par hasard
http://www.wikistrike.com/article-mythes-et-croyances-africaines-90282671.html
Mythologies africaines. Mamiwata, Mère des eaux
MamiWata vient de "Mother water", vite transformée en "Mommy Water", puis en "Mammy water", et enfin en "MamiWata".
Mamiwata est la Mère des eaux, mi-femme mi-poisson, mi-terrestre mi-aquatique, déesse du culte vodun au Togo et au Bénin, esprit de l’eau craint par les pêcheurs du Nigeria et du Ghana, mangeuse d’Hommes qui erre dans la nuit africaine sous les traits d’une revenante, sainte patronne des prostituées de Kinshasa.Mamiwata est une divinité qui est l’objet d’autant de cultes que d’adeptes. Héroïne de contes lacustres et de légendes urbaines, elle recouvre autant de symboles que de cultures, et incarne autant de vertus que d’espoirs, autant de maléfices que de peurs.
Cette sirène est l’une des rares déités de la mythologie africaine à être représentée, picturalement parlant, sous des traits et une forme récurrents. Les Dieux du panthéon Yoruba, sont presque les seuls à posséder des effigies et des représentations humaines. Rappelons que l’une des caractéristiques de la spiritualité africaine, est sa capacité à « animer » des objets et des êtres appartenant au monde animal, végétal ou minéral, en leur reconnaissant une âme et une existence propre. Mais également en les investissant de pouvoirs et de symboles, permettant aux hommes de communiquer avec le monde « invisible », celui des morts et des esprits.
Les mythes des origines, de la création, la cosmogonie, qui permettent d’expliquer l’origine, l’essence et le sens du monde, sont symbolisés, chez la plupart des peuples africains, par des éléments naturels comme l’eau, la terre ou le feu, par des animaux-totems incarnant l’être primordial, par des figures ancestrales, héroïques ou légendaires. La majorité des éléments qui composent leur univers spirituel est donc déjà dans la nature, elle est la nature elle-même. Mamiwata, en plus d’être un être hybride, est une divinité étrangère. Etrangère aux hommes et étrangère à la nature. C’est une créature supranaturelle, car elle incarne le croisement de trois mondes : animal, humain et spirituel. Cette hybridité, qui est en fait une difformité, car elle fait de Mamiwata un « monstre », lui confère paradoxalement tous ses pouvoirs. Mamiwata est également la seule divinité africaine, vénérée ou connue dans un espace géographique rassemblant des cultures et des peuples aussi divers que les Ibo du Nigeria, les Ewé du Bénin, les Bamiléké du Cameroun et les Kongo de la RDC. Bien qu’elle soit l’objet de cultes différents et soit rattachée à des symboles bien particuliers selon les ethnies, les croyances, mais aussi les milieux sociaux, on peut dire que Mamiwata est une déesse « panafricaine ».
En se basant sur la localisation « côtière » des pays où le culte de Mamiwata est le plus répandu, à savoir le golfe de guinée, pour le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Togo, et l’Afrique Centrale pour le Cameroun et la RDC, certains chercheurs sont arrivés à la conclusion que Mamiwata, dans sa représentation moderne, est apparue pour la première fois en Afrique au 15ième siècle, au moment où les Européens ont abordé les côtes du continent noir. La sirène aurait été introduite en Afrique, à la fois par les récits des marins européens, mais également par les figures de proue de leurs navires, qui représentaient très souvent cette créature fabuleuse. Au milieu du 19ième siècle, une autre image, intitulée « la charmeuse de serpents », inspirée des déesses hindoues, fut emmenée en Afrique. Elle circula abondamment en Afrique de l’ouest, où elle fut perçue comme une peinture mystique, par son étrangeté, par la puissance et la beauté de la figure féminine, dont les traits ressemblaient à ceux d’une africaine. De plus, le thème du serpent s’accordait avec les croyances africaines sur cet animal sacré. Il est plus probable que ces images et ces récits aient influencé la représentation figurative de Mamiwata, en lui donnant un visage et des caractères « humains », mais ils ne l’ont pas inventée. Les Africains n’ont fait que s’approprier ces éléments extérieurs, ils les ont réinventés afin de mieux les intégrer à des croyances existant déjà.
Les divinités aquatiques ou lacustres étaient déjà très nombreuses, en Afrique de l’ouest comme en Afrique centrale. On vénérait dans la culture Ibo du Nigeria les ndi mmili, esprits de l’eau, tandis que dans la civilisation Kongo, ces esprits portaient le nom de mbumba, et faisaient souvent référence à un grand serpent mythique. La divinité Mamiwata a été intégrée au panthéon des dieux préexistants du vodun sur les bases d’une ou de plusieurs déités de l’eau, mais surtout par le biais du culte Dan du python royal, pratiqué par les Mina, les Ewé, les Adja, les Fon, les Yoruba et les Ibo.
La religion vodun ayant traversé l’Atlantique avec les esclaves africains durant près de quatre siècles de traite, la sirène Mamiwata est également très présente dans certains cultes de la diaspora noire. En particulier ceux du Candomblé au Brésil, où elle porte le nom de Yemanja, et ceux de la Santeria à Cuba, où les descendants d’esclaves africains l’ont baptisée Yemoya. Mamiwata est donc une combinaison subtile de croyances africaines et d’imageries à la fois européennes et indiennes. L’aspect « étranger » de Mamiwata a d’ailleurs toujours été fortement souligné dans sa représentation picturale, comme symbole des bouleversements culturels apportés par la traite négrière et la colonisation européenne.
Mamiwata, en tant qu’allégorie du pouvoir et de la violence coloniale, symbolise l’influence négative du monde extérieur sur les valeurs africaines. La déesse vient du monde des eaux, des mers, des océans par lesquels sont venus les premiers navires portugais, puis hollandais, anglais et français, qui ont emporté des millions d’esclaves vers les Amériques, et ont imposé leurs pouvoirs politique, économique et culturel. Bien que sa représentation physique et son symbolisme varient selon les cultures, dans sa représentation la plus commune, tout chez Mamiwata rappelle l’homme blanc des périodes coloniale et contemporaine. Ses caractéristiques physiques sont celles d’une européenne (peau blanche et cheveux longs), comme l’est aussi son tempérament (autoritaire, égoïste, vaniteuse avec un fort sentiment de supériorité), ses mœurs (libre, amorale et individualiste) et ses pouvoirs (liés à l’argents, aux signes extérieurs de richesse et à la réussite économique). Mais en dépit de tout ce syncrétisme, ce mélange d’influences et de symbolismes, Mamiwata est bien une divinité africaine. Elle est pour beaucoup une allégorie, une projection des désirs sexuels, des difficultés économiques, des espoirs d’ascension sociale. Son hybridité et sa « monstruosité » reflètent avant tout le désarroi des sociétés africaines face à leurs propres mutations, entre tradition et modernité, entre authenticité et aliénation.
Dans les pays d’Afrique centrale, comme le Cameroun et la République Démocratique du Congo par exemple, cette divinité ou plutôt son esprit, apparaît au cœur des grandes villes, de préférence à la tombée de la nuit. Elle est très présente également sur les marchés, autre allégorie du monde invisible, qui par leur affluence attirent la convoitise des revenants et des mauvais esprits. Mamiwata apparaît surtout dans les bars et les lieux de débauche, toujours sous les traits d’une très belle femme qui entraîne les hommes dans la folie. Dans le folklore congolais, Mamiwata est une prostituée qui tente et pervertit les hommes. Elle symbolise toutes les dérives liées à la sexualité : la polygamie, l’infidélité, mais surtout le SIDA.
Le mythe de Mamiwata est loin d’être figé. Il se nourrit chaque jour des nouveaux symboles que lui confèrent ceux qui se l’approprient. Comme tous les mythes, Mamiwata a pour fonction d’incarner une vision du monde positive ou négative. Qu’elle soit un repère spirituel ou un bouc émissaire, elle constitue un mode d’expression des rêves et des peurs que suscitent en Afrique les incertitudes du monde moderne.
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Re : art brut et mami wata
et je rajoute ce masque
avec sa legende ..
avec sa legende ..
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Re : art brut et mami wata
Pour faire suite aux discussions sur Mami Wata, l'art brut, Bruno Montpied, voici quelque chose qui devrait vous intéresser:
http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/apps/search/?s=casa
http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/apps/search/?s=casa
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Re : art brut et mami wata
merci cedrick
de retour chez toi ?..
si tu aimes l'art brut et de passage sur Paris :tu as la galerie de beatrice soulié rue guenegaud ,c'est la voisine de Lecomte :
biz
de retour chez toi ?..
si tu aimes l'art brut et de passage sur Paris :tu as la galerie de beatrice soulié rue guenegaud ,c'est la voisine de Lecomte :
biz
- Slatec
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Re : art brut et mami wata
Lecomte n'est plus rue guénégaud.
Slatec
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