Objet 037: KAFIR (AFGHANISTAN), déesse (?) & tête de bouc, panneau de porte, patine de revêtement, 28x28x3 cm
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Re: Objet No 037: GRANDES ILES DE LA SONDE (?), homme-buffle, élément de grenier à riz, 28 x 28 x 3 cm
Un ami agriculteur m'a signalé que les buffles n'ont ni incisives ni canines à la mâchoire supérieure soit un vide.
Pour couper l'herbe, les ruminants la serre entre leurs incisives (mâchoire inférieure) et un bourrelet corné recouvrant le devant de leur mâchoire supérieure, puis ils la brisent en donnant un coup de tête.
C'est un élément de plus qui valide l'expertise de VERONIQUE, à savoir que nous avons à faire à un homme-buffle.
Pour couper l'herbe, les ruminants la serre entre leurs incisives (mâchoire inférieure) et un bourrelet corné recouvrant le devant de leur mâchoire supérieure, puis ils la brisent en donnant un coup de tête.
C'est un élément de plus qui valide l'expertise de VERONIQUE, à savoir que nous avons à faire à un homme-buffle.
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- sacré ibis
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Re: Objet No 037: GRANDES ILES DE LA SONDE (?), homme-buffle, élément de grenier à riz, 28 x 28 x 3 cm
Voilà un beau nasique plein de charme !
Oui, la Sainte Trinité est souvent considérée comme un vestige du polythéisme. Et les saints dans le catholicisme, un bel exemple d’assimilation de déités païennes par la religion dominante (écrite). Les saints guérisseurs ne manquent pas. Qui fait quoi ?
http://lalumierededieu.eklablog.com/les ... urs-p24372
Pour la pharmacopée, quoi par qui ? : https://www.saintsguerisseurs.fr/quels- ... uels-maux/
Saint François qui parle aux oiseaux, amadoue les loups, et patron des animaux, ça me convient bien ! :-)
Photo d’un "saint évêque", prise ce week-end. Comparaison n’est pas raison mais le lien avec un nkisi et son bilongo m’a traversé l’esprit…
Bonne semaine
François
PS désolé pour ces digressions qui nous éloignent de l'homme-buffle...
Oui, la Sainte Trinité est souvent considérée comme un vestige du polythéisme. Et les saints dans le catholicisme, un bel exemple d’assimilation de déités païennes par la religion dominante (écrite). Les saints guérisseurs ne manquent pas. Qui fait quoi ?
http://lalumierededieu.eklablog.com/les ... urs-p24372
Pour la pharmacopée, quoi par qui ? : https://www.saintsguerisseurs.fr/quels- ... uels-maux/
Saint François qui parle aux oiseaux, amadoue les loups, et patron des animaux, ça me convient bien ! :-)
Photo d’un "saint évêque", prise ce week-end. Comparaison n’est pas raison mais le lien avec un nkisi et son bilongo m’a traversé l’esprit…
Bonne semaine
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PS désolé pour ces digressions qui nous éloignent de l'homme-buffle...
- sacré ibis
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Re: Objet No 037: GRANDES ILES DE LA SONDE (?), homme-buffle, élément de grenier à riz, 28 x 28 x 3 cm
Et n'oublions pas Ste Véronique qui a imprimé sur son voile le visage du Christ martyrisé , montrant ainsi un don certain pour l'acuité visuelle :-)
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Re: Objet No 037: GRANDES ILES DE LA SONDE (?), homme-buffle, élément de grenier à riz, 28 x 28 x 3 cm
Merci, François.
J'ai bien lu la liste des saints-et-interlocuteurs possibles... quelles ressources !
Que chacun note bien de faire une prière au Saint Eusèbe du 31 janvier ''pour ne pas payer l'impôt'' et à Saint Félix du 23 mars ''pour être couché sur le testament d'un mourant sans héritier''.
P.S. Il est beau, le saint évêque nkisi polychrome, avec son petit reste enfoui...
J'ai bien lu la liste des saints-et-interlocuteurs possibles... quelles ressources !
Que chacun note bien de faire une prière au Saint Eusèbe du 31 janvier ''pour ne pas payer l'impôt'' et à Saint Félix du 23 mars ''pour être couché sur le testament d'un mourant sans héritier''.
P.S. Il est beau, le saint évêque nkisi polychrome, avec son petit reste enfoui...
Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou. (Nietzsche)
- sacré ibis
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Re: Objet No 037: GRANDES ILES DE LA SONDE (?), homme-buffle, élément de grenier à riz, 28 x 28 x 3 cm
Ah, ah ! Il n'y a pas de petites économies. C'est noté sur mon agenda.
J'aime bien aussi :
St Alexis invoqué pour ceux qui veulent échapper au mariage. 17 juillet (ça marche pas toujours !)
St Gaspard pour qu'il envoie des secours quand on tombe dans un précipice. 14 juillet. (permet du coup d'arriver à temps pour le défilé militaire)
St Joseph pour trouver un logement. 19 mars (une modeste crèche fera l’affaire..)
J'aime bien aussi :
St Alexis invoqué pour ceux qui veulent échapper au mariage. 17 juillet (ça marche pas toujours !)
St Gaspard pour qu'il envoie des secours quand on tombe dans un précipice. 14 juillet. (permet du coup d'arriver à temps pour le défilé militaire)
St Joseph pour trouver un logement. 19 mars (une modeste crèche fera l’affaire..)
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Re: Objet No 037: GRANDES ILES DE LA SONDE (?), homme-buffle, élément de grenier à riz, 28 x 28 x 3 cm
Et oui, blague à part, le saint évêque est vraiment très beau.
(château de Suscinio, Morbihan)
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Objet 037: NOURISTAN (AFGHANISTAN), déesse et tête de capridé, panneau de façade, bois, patine, 28x28x3 cm
Chers Toguniens,
Je viens de faire une identification stupéfiante:
L'objet que j'ai publié le 29AUG2020 est un panneau de façade du NOURISTAN (AFGHANISTAN)
vraisemblablement du XIX s.
autrefois connu sous le nom de KAFRISTAN (« terre des infidèles » en persan)
jusqu'à ce que ses habitants aient été convertis à l'islam en 1896.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouristan
Son sujet est une déesse d'un ancien indouisme.
Elle est encadrée par les cornes de la tête stylisée d'un capridé*.
https://www.persee.fr/docAsPDF/arasi_00 ... 1_1603.pdf
La patine de la pièce correspond aux revêtements de façade qui étaient en usage localement.
Tout me laisse penser que la représentation d'une telle déesse est rare
- ensuite de l'islamisation, de la guerre civile des années 1990 et du régime taliban -
et le précieux témoignage d'une culture ancienne, voire disparue.
Sino
* Par recoupement j'émets l'hypothèse qu'il s'agit d'un Markhor (Capra falconeri),
ce qui m'apparait cohérent avec la stylisation des cornes.
Je viens de faire une identification stupéfiante:
L'objet que j'ai publié le 29AUG2020 est un panneau de façade du NOURISTAN (AFGHANISTAN)
vraisemblablement du XIX s.
autrefois connu sous le nom de KAFRISTAN (« terre des infidèles » en persan)
jusqu'à ce que ses habitants aient été convertis à l'islam en 1896.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouristan
Son sujet est une déesse d'un ancien indouisme.
Elle est encadrée par les cornes de la tête stylisée d'un capridé*.
https://www.persee.fr/docAsPDF/arasi_00 ... 1_1603.pdf
La patine de la pièce correspond aux revêtements de façade qui étaient en usage localement.
Tout me laisse penser que la représentation d'une telle déesse est rare
- ensuite de l'islamisation, de la guerre civile des années 1990 et du régime taliban -
et le précieux témoignage d'une culture ancienne, voire disparue.
Sino
* Par recoupement j'émets l'hypothèse qu'il s'agit d'un Markhor (Capra falconeri),
ce qui m'apparait cohérent avec la stylisation des cornes.
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- sacré ibis
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Re: Objet 037: NOURISTAN (AFGHANISTAN), déesse et tête de capridé, élément de façade, bois, patine, 28 x 28 x 3 cm
Bravo pour ta persévérance. Mais qu'est-ce qui t'a conduit à cette identification ?
- sacré ibis
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Re: Objet 037: NOURISTAN (AFGHANISTAN), déesse et tête de capridé, élément de façade, bois, patine, 28 x 28 x 3 cm
On voit bien des similitudes avec la photo en noir et blanc : motif torsadé, motif rayonnant, mais pas de capridé. Cela dit, c'est bien possible puisqu'il existerait bien une déesse nomméé Krumai dans la région, représentée chevauchant une chèvre.
- Sino C. FAL
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Re: Objet 037: NOURISTAN (AFGHANISTAN), déesse et tête de capridé, élément de façade, bois, patine, 28 x 28 x 3 cm
De ta part, IBIS SACRE, c'est un vrai compliment.
Voici la piste que j'ai suivie :
Ce matin en googlisant les hauts de quenouille grecs, j'ai feuilleté ce superbe catalogue https://detoursdesmondes.typepad.com/fi ... 018_bd.pdf
qui illustre la collection ANDRAULT. J'y ai bien trouvé des quenouilles mais en page 199 je suis tombé sur une porte du PANDJCHIR dont j'ai reconnu la patine qui a provoqué une dispute de TOGUNIENS (J'espère que Thierry reviendra s'activer au sein du Forum). Puis j'ai exploré d'autres régions afghanes et j'ai retrouvé la même stylisation des têtes de capridé sur un panneau KAFIR (voir ci-dessous) que sur ma pièce. Je me suis immergé dans le sujet... et voilà!
Voici la piste que j'ai suivie :
Ce matin en googlisant les hauts de quenouille grecs, j'ai feuilleté ce superbe catalogue https://detoursdesmondes.typepad.com/fi ... 018_bd.pdf
qui illustre la collection ANDRAULT. J'y ai bien trouvé des quenouilles mais en page 199 je suis tombé sur une porte du PANDJCHIR dont j'ai reconnu la patine qui a provoqué une dispute de TOGUNIENS (J'espère que Thierry reviendra s'activer au sein du Forum). Puis j'ai exploré d'autres régions afghanes et j'ai retrouvé la même stylisation des têtes de capridé sur un panneau KAFIR (voir ci-dessous) que sur ma pièce. Je me suis immergé dans le sujet... et voilà!
Modifié en dernier par Sino C FAL le 27 nov. 2020, 12:32, modifié 2 fois.
- Sino C. FAL
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Re: Objet 037: NOURISTAN (AFGHANISTAN), déesse et tête de capridé, élément de façade, bois, patine, 28 x 28 x 3 cm
sacré ibis a écrit:
> On voit bien des similitudes avec la photo en noir et blanc : motif
> torsadé, motif rayonnant, mais pas de capridé. Cela dit, c'est bien
> possible puisqu'il existerait bien une déesse nommée Krumai dans la région,
> représentée chevauchant une chèvre.
Si tu parles bien de cette image noir et blanc,
mon hypothèse et qu'après l'islamisation en 1896, les motifs ont évolués vers la géométrie sacrée islamique.
Les torsades, autrefois symbolisant les cornes, sont toujours présentes mais détournées
et la place occupée par la déesse est désormais occupée par un disque illustrant les multiple manifestations d'Allah
ou éventuellement un prophète.
Mais j'insiste, ce n'est qu'une hypothèse.
> On voit bien des similitudes avec la photo en noir et blanc : motif
> torsadé, motif rayonnant, mais pas de capridé. Cela dit, c'est bien
> possible puisqu'il existerait bien une déesse nommée Krumai dans la région,
> représentée chevauchant une chèvre.
Si tu parles bien de cette image noir et blanc,
mon hypothèse et qu'après l'islamisation en 1896, les motifs ont évolués vers la géométrie sacrée islamique.
Les torsades, autrefois symbolisant les cornes, sont toujours présentes mais détournées
et la place occupée par la déesse est désormais occupée par un disque illustrant les multiple manifestations d'Allah
ou éventuellement un prophète.
Mais j'insiste, ce n'est qu'une hypothèse.
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- sacré ibis
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Re: Objet 037: KAFIR (AFGHANISTAN), déesse et tête de capridé, élément de façade, bois, patine, 28 x 28 x 3 cm
C'est une piste intéressante !
Sur la question de la représentation d'Allah et du prophète Muhamad, un article intéressant ici.
https://www.la-croix.com/Religion/Actua ... 20-1270464
L'interdit de la représentation de Dieu est à l'origine judaïque puis repris par l'Islam dans le Coran.
Celle du prophète Mohamad dans un cadre religieux est moins simple car elle a varié dans le temps et selon les régions. Elle n'est pas a priori interdite par le Coran mais par les hadiths, des écrits ultérieurs sur lesquels s'appuient bon nombre de musulmans. Historiquement, dans une bonne partie du Moyen Orient, le prophète a été cependant figuré.
Pour les amateurs d'arts lointains et anciens, l'extrait suivant témoigne de l'interpénétration des cultures :
"Son visage (Mohamed) est parfois dévoilé, tantôt recouvert d’un linge blanc qui dissimule ses traits, parfois entouré d’un nimbe circulaire (emprunté à l’art chrétien) ou en forme de gerbe de flammes (inspiré de l’art bouddhiste et/ou chinois)."
Sur la question de la représentation d'Allah et du prophète Muhamad, un article intéressant ici.
https://www.la-croix.com/Religion/Actua ... 20-1270464
L'interdit de la représentation de Dieu est à l'origine judaïque puis repris par l'Islam dans le Coran.
Celle du prophète Mohamad dans un cadre religieux est moins simple car elle a varié dans le temps et selon les régions. Elle n'est pas a priori interdite par le Coran mais par les hadiths, des écrits ultérieurs sur lesquels s'appuient bon nombre de musulmans. Historiquement, dans une bonne partie du Moyen Orient, le prophète a été cependant figuré.
Pour les amateurs d'arts lointains et anciens, l'extrait suivant témoigne de l'interpénétration des cultures :
"Son visage (Mohamed) est parfois dévoilé, tantôt recouvert d’un linge blanc qui dissimule ses traits, parfois entouré d’un nimbe circulaire (emprunté à l’art chrétien) ou en forme de gerbe de flammes (inspiré de l’art bouddhiste et/ou chinois)."
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Re: Objet 037: KAFIR (AFGHANISTAN), déesse et tête de capridé, élément de façade, bois, patine, 28 x 28 x 3 cm
Bonsoir IBIS SACRE!
Merci! Oui, cet article confirme la cohérence de mon hypothèse.
Pour l'anecdote, en septembre 2018, j'ai stationné dans une oasis
à quelques dizaines de km au nord du NOURISTAN, dans une zone ismaélienne.
Des attaques meurtrières attribuées aux TALIBANS et à l'ETAT ISLAMIQUE sévissaient dans les environs
aussi l'ambiance n'était pas aux balades culturelles.
J'ai cependant pu remarquer qu'à l'intérieur des maisons parfois récentes
chaque poutre ou ensemble de poutres a une signification religieuse
à tel point que j'ai envie de parler de charpenterie sacrée.
Je me souviens, entre autres, d'un cadre de porte dont les poutres verticales
symbolisaient chacune un prophète et dont le linteau matérialisait leur amitié.
La barrière de la langue ne me permet pas d'être catégorique
mais je crois bien que mes hôtes m'ont expliqué que les rosettes, sculptées sur les poutres
- seules marques distinctives -
avaient des motifs propres à chaque prophète (= un motif spécifique pour chaque poutre).
Par ailleurs la zone m'a semblé particulièrement intéressante
car il y existe des tendances animistes et bouddhistes pratiquées conjointement à l'islam.
J'espère y retourner :-) et surtout j'espère ces régions en paix.
Sino
Merci! Oui, cet article confirme la cohérence de mon hypothèse.
Pour l'anecdote, en septembre 2018, j'ai stationné dans une oasis
à quelques dizaines de km au nord du NOURISTAN, dans une zone ismaélienne.
Des attaques meurtrières attribuées aux TALIBANS et à l'ETAT ISLAMIQUE sévissaient dans les environs
aussi l'ambiance n'était pas aux balades culturelles.
J'ai cependant pu remarquer qu'à l'intérieur des maisons parfois récentes
chaque poutre ou ensemble de poutres a une signification religieuse
à tel point que j'ai envie de parler de charpenterie sacrée.
Je me souviens, entre autres, d'un cadre de porte dont les poutres verticales
symbolisaient chacune un prophète et dont le linteau matérialisait leur amitié.
La barrière de la langue ne me permet pas d'être catégorique
mais je crois bien que mes hôtes m'ont expliqué que les rosettes, sculptées sur les poutres
- seules marques distinctives -
avaient des motifs propres à chaque prophète (= un motif spécifique pour chaque poutre).
Par ailleurs la zone m'a semblé particulièrement intéressante
car il y existe des tendances animistes et bouddhistes pratiquées conjointement à l'islam.
J'espère y retourner :-) et surtout j'espère ces régions en paix.
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Re: Objet 037: KAFIR (AFGHANISTAN), déesse et tête de capridé, élément de façade, bois, patine, 28 x 28 x 3 cm
Voici la traduction d'un article de vulgarisation sur la sculpture KAFIR.
L'auteur y parle entre autres d'un type de rosette et de têtes de capridé.
Source: https://www.turquoisemountain.org/blog/ ... ible-craft
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Cachés dans les montagnes orientales de l'Afghanistan, les sculpteurs sur bois nuristanais ont perfectionné leur métier au cours des mille dernières années, ornant les maisons et les mosquées de motifs soigneusement sculptés dont les significations ont maintenant pour la plupart été perdues.
Dans le passé, la sculpture sur bois de Nuristan avait une signification symbolique importante et agissait essentiellement comme un outil de signalisation sociale pour identifier les actes de grandeur, en particulier la chasse et les festins. Les «Atrozhen», ou classe d’hommes libres, qui représentaient environ 90% de la société, étaient autorisés à décorer - ou plutôt à faire décorer leurs maisons avec les symboles de la classe inférieure «Bari». Cependant, au sein de l ’« Atrozhen », le privilège était étroitement contrôlé. Un conseil communautaire de "Big Men" détenait effectivement le privilège exclusif de contrôler le mouvement social. Les positions sociales et les titres attribués aux gens n’ont été obtenus qu’avec l’approbation de ce conseil.
Les dessins du style nuristanais des boiseries sont socialement symboliques, concernant généralement le courage des propriétaires ou leur capacité à nourrir les autres. Les motifs devaient être gravés sur les cadres de portes, les chaises et les piliers à l’intérieur et à l’extérieur de la pièce principale de leur maison (āmā). Une fois de plus, il y avait des restrictions sociales déterminant qui pouvait avoir les motifs sur leurs maisons. Il était certainement interdit aux «Bari» d'employer leur talent dans leurs propres humbles demeures (celles-ci seraient situées plus bas dans la vallée et donc en première ligne de toute attaque de l'extérieur).
YOSHZHANLA BA KEERE, TAZA (1998: 175)
Voir illustration
Un exemple intéressant de motif particulier est le «Yoshzhanla ba keere», «Yoshzhanla» étant une personne qui tue des démons. Le nombre de rayons émanant du cercle central correspond au nombre d’ennemis du Nuristan que le propriétaire a tués. Le cercle extérieur représente le territoire du Nuristan. Les quatre points, semblables à des boussoles, font référence à un géant à quatre oreilles, auquel le peuple nuristanais croyait avant l'Islam. Par conséquent, quelqu'un qui a inclus ce motif dans la conception, par exemple, de son pilier de foyer a été jugé capable de protéger son peuple des géants et des ennemis.
LENNART EDELBERG FIG. 18, p. 12
Voir illustration
En plus de féliciter leurs concitoyens pour avoir tué des ennemis humains, le peuple nuristanais a également honoré les adeptes de la chasse. Les meilleurs chasseurs auraient une représentation figurative d'une tête de bouc gravée sur leurs portes (sookheng). Le symbolisme a été renforcé par l’addition de lignes et de petits cercles sur les cornes des chèvres. Les lignes correspondaient au nombre de bouquetins tués; les cercles le nombre de tigres.
SOOKHENG
Voir illustration
Les symboles dénotant les prouesses à la chasse et à la mise à mort étaient souvent combinés avec ceux des fêtes, un devoir social très important des nuristanais plus riches. Le symbole «Panong» montre, à partir des triangles situés à la périphérie, que les fêtes cérémoniales étaient données par la figure de la famille non seulement au village local, mais aussi aux habitants d’autres communautés du Nuristan. Comme d'autres symboles, il était gravé sur les portes et les piliers de la maison familiale. En outre, il pouvait être tissé dans les vêtements des membres de la famille, en particulier les garçons et les filles, de couleur bleu et rouge.
PANONG
Voir illustration
Jusque là, nos recherches nous ont montré combien la sculpture sur bois nuristanaise est complexe et sous-estimée. Cela n’est pas surprenant, non seulement en raison de l’isolement de la communauté, mais aussi compte tenu du peu de valeur et de respect qui étaient auparavant attachés aux compétences de la communauté nuristanaise. Outre le défi posé par l'insécurité de la région, la principale menace pesant sur ce métier au cours des dernières décennies a été largement centrée sur la perturbation du tissu social traditionnel que la migration des «Bari» a provoquée. Il est donc primordial de documenter et de préserver les connaissances de ce métier avant qu'il ne soit trop tard.
L'auteur y parle entre autres d'un type de rosette et de têtes de capridé.
Source: https://www.turquoisemountain.org/blog/ ... ible-craft
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Cachés dans les montagnes orientales de l'Afghanistan, les sculpteurs sur bois nuristanais ont perfectionné leur métier au cours des mille dernières années, ornant les maisons et les mosquées de motifs soigneusement sculptés dont les significations ont maintenant pour la plupart été perdues.
Dans le passé, la sculpture sur bois de Nuristan avait une signification symbolique importante et agissait essentiellement comme un outil de signalisation sociale pour identifier les actes de grandeur, en particulier la chasse et les festins. Les «Atrozhen», ou classe d’hommes libres, qui représentaient environ 90% de la société, étaient autorisés à décorer - ou plutôt à faire décorer leurs maisons avec les symboles de la classe inférieure «Bari». Cependant, au sein de l ’« Atrozhen », le privilège était étroitement contrôlé. Un conseil communautaire de "Big Men" détenait effectivement le privilège exclusif de contrôler le mouvement social. Les positions sociales et les titres attribués aux gens n’ont été obtenus qu’avec l’approbation de ce conseil.
Les dessins du style nuristanais des boiseries sont socialement symboliques, concernant généralement le courage des propriétaires ou leur capacité à nourrir les autres. Les motifs devaient être gravés sur les cadres de portes, les chaises et les piliers à l’intérieur et à l’extérieur de la pièce principale de leur maison (āmā). Une fois de plus, il y avait des restrictions sociales déterminant qui pouvait avoir les motifs sur leurs maisons. Il était certainement interdit aux «Bari» d'employer leur talent dans leurs propres humbles demeures (celles-ci seraient situées plus bas dans la vallée et donc en première ligne de toute attaque de l'extérieur).
YOSHZHANLA BA KEERE, TAZA (1998: 175)
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Un exemple intéressant de motif particulier est le «Yoshzhanla ba keere», «Yoshzhanla» étant une personne qui tue des démons. Le nombre de rayons émanant du cercle central correspond au nombre d’ennemis du Nuristan que le propriétaire a tués. Le cercle extérieur représente le territoire du Nuristan. Les quatre points, semblables à des boussoles, font référence à un géant à quatre oreilles, auquel le peuple nuristanais croyait avant l'Islam. Par conséquent, quelqu'un qui a inclus ce motif dans la conception, par exemple, de son pilier de foyer a été jugé capable de protéger son peuple des géants et des ennemis.
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En plus de féliciter leurs concitoyens pour avoir tué des ennemis humains, le peuple nuristanais a également honoré les adeptes de la chasse. Les meilleurs chasseurs auraient une représentation figurative d'une tête de bouc gravée sur leurs portes (sookheng). Le symbolisme a été renforcé par l’addition de lignes et de petits cercles sur les cornes des chèvres. Les lignes correspondaient au nombre de bouquetins tués; les cercles le nombre de tigres.
SOOKHENG
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Les symboles dénotant les prouesses à la chasse et à la mise à mort étaient souvent combinés avec ceux des fêtes, un devoir social très important des nuristanais plus riches. Le symbole «Panong» montre, à partir des triangles situés à la périphérie, que les fêtes cérémoniales étaient données par la figure de la famille non seulement au village local, mais aussi aux habitants d’autres communautés du Nuristan. Comme d'autres symboles, il était gravé sur les portes et les piliers de la maison familiale. En outre, il pouvait être tissé dans les vêtements des membres de la famille, en particulier les garçons et les filles, de couleur bleu et rouge.
PANONG
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Jusque là, nos recherches nous ont montré combien la sculpture sur bois nuristanaise est complexe et sous-estimée. Cela n’est pas surprenant, non seulement en raison de l’isolement de la communauté, mais aussi compte tenu du peu de valeur et de respect qui étaient auparavant attachés aux compétences de la communauté nuristanaise. Outre le défi posé par l'insécurité de la région, la principale menace pesant sur ce métier au cours des dernières décennies a été largement centrée sur la perturbation du tissu social traditionnel que la migration des «Bari» a provoquée. Il est donc primordial de documenter et de préserver les connaissances de ce métier avant qu'il ne soit trop tard.
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- YOSHZHANLA BA KEERE, TAZA (1998: 175)
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- SOOKHENG
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Modifié en dernier par Sino C FAL le 16 déc. 2020, 18:26, modifié 1 fois.
- sacré ibis
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Re: Objet 037: KAFIR (AFGHANISTAN), déesse (?) & tête de bouc, panneau de porte, patine de revêtement, 28x28x3 cm
Ces textes montrent à quel point les signes, les formes, les décorations sont un langage et un code chargé de sens dans les arts lointains. Les auteurs rappellent à juste titre que malheureusement les aléas de l’histoire effacent peu à peu ces connaissances qui finissent par disparaître. Et c’est évidemment encore plus rapide pour les cultures orales.
Combien d'artisans fabriquent aujourd’hui des objets dont ils ne connaissent plus le sens ? Sans parler de ceux qui sculptent pour le marché des statues d’une … autre ethnie que la leur !
Ces recherches anthropologiques finissent par avoir plus de valeur que bien des objets eux-mêmes !
Merci pour ces infos sur une culture méconnue et très riche.
François
Combien d'artisans fabriquent aujourd’hui des objets dont ils ne connaissent plus le sens ? Sans parler de ceux qui sculptent pour le marché des statues d’une … autre ethnie que la leur !
Ces recherches anthropologiques finissent par avoir plus de valeur que bien des objets eux-mêmes !
Merci pour ces infos sur une culture méconnue et très riche.
François
- Sino C. FAL
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Re: Objet 037: KAFIR (AFGHANISTAN), déesse (?) & tête de bouc, panneau de porte, patine de revêtement, 28x28x3 cm
J'abonde dans ton sens.
Et encore:
Les échanges sur ce forum stimulent ces mémoires culturelles en déshérence.
Et ça me plaît énormément!
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