Une question délicate et spéciale sans photo
- astonKongo
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Une question délicate et spéciale sans photo
Imaginez,
Vous êtes invités chez des amis au Danemark, vos amis vous parlent
d'un marché de brocante où il y a un marchand africain,vous y allez et comme il se doit
il n'a que les bricoles habituelles, mais le marchand Burkinabé très heureux de parler
Français, vous demande si vous seriez intéressé dans un objet Bura…
Bien sûr vous savez que ce commerce est interdit ,classé sur liste rouge, mais
il y a beaucoup de copies,et que c'est sans doute comme tout le reste sans intérêt,
arrivé à sa camionnette,vous voilà confronté à une trés jolie urne funéraire Bura-asinda-sikka…
C'est fin ,c'est beau,de plus elle semble authentique,vous n'en croyez pas vos yeux,
comment a t'elle pu arriver là?
Que faites vous?
A) vous laissez passer,on trouve des copies pour beaucoup moins cher.
B)vous laissez passer, c'est du pillage de site archéologique, il mériterait
d'être dénoncé à l'Unesco.
C)vous l'achetez sans état d'âme,certes c'est pas donné ,mais si cela doit finir
quelque part,autant que cela soit chez vous.
D) vous l'achetez et prenez contact avec les autorités de Niamey pour la rendre.
E)vous l'achetez et vous faites faire un examen de luminescence qui vous
permettra de la revendre très cher…si du moins il s'avère qu'elle est du XIII° siècle.
J'imagine que personne ne va répondre E) mais
SVP, si vous répondez,soyez honnête . Merci Claudius
Vous êtes invités chez des amis au Danemark, vos amis vous parlent
d'un marché de brocante où il y a un marchand africain,vous y allez et comme il se doit
il n'a que les bricoles habituelles, mais le marchand Burkinabé très heureux de parler
Français, vous demande si vous seriez intéressé dans un objet Bura…
Bien sûr vous savez que ce commerce est interdit ,classé sur liste rouge, mais
il y a beaucoup de copies,et que c'est sans doute comme tout le reste sans intérêt,
arrivé à sa camionnette,vous voilà confronté à une trés jolie urne funéraire Bura-asinda-sikka…
C'est fin ,c'est beau,de plus elle semble authentique,vous n'en croyez pas vos yeux,
comment a t'elle pu arriver là?
Que faites vous?
A) vous laissez passer,on trouve des copies pour beaucoup moins cher.
B)vous laissez passer, c'est du pillage de site archéologique, il mériterait
d'être dénoncé à l'Unesco.
C)vous l'achetez sans état d'âme,certes c'est pas donné ,mais si cela doit finir
quelque part,autant que cela soit chez vous.
D) vous l'achetez et prenez contact avec les autorités de Niamey pour la rendre.
E)vous l'achetez et vous faites faire un examen de luminescence qui vous
permettra de la revendre très cher…si du moins il s'avère qu'elle est du XIII° siècle.
J'imagine que personne ne va répondre E) mais
SVP, si vous répondez,soyez honnête . Merci Claudius
- CroMa
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Bonjour Claudius.
B, sans hésiter.
C*
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C*
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Et F : Vous laissez tomber et le mois prochain ,elle sera vendue aux enchéres par un Monsieur qui ne s'embarrasse nullement de la provenance........ ET qui aura tous les papiers necéssaires pour prouver sa bonne foi!!
Je ne citerai pas de nom..........
r
Je ne citerai pas de nom..........
r
- Slatec
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Le meilleur de faire c'est de dire non je ne suis pas intéressé, sans même la voire, comme cela beaucoup moins de risques, de regrets et de questions.
Maintenant si vous êtes curieux de voir?;cela pose automatiquement des questions,
la première étant est ce quelle est vraie, et si elle était fausse?
Plus le prix demandé, et si elle est fausse je me fait avoir
Je pense que très peu de personne penseraient à la rendre, et même si on la rend c'est pas sur quelle arrive à destination, et même encore si elle arrive à destination, qui dit qu'elle ne va pas revenir sur le marché, tout est tellement corrompu!.
Et puis on peu peu être l'acheté en ce disant qu'elle serait bien en sécurité chez soit, tout en sauvant un petit pan d'histoire, même en ayant un bon état d'âme et la rendre plus tard si un jour les Africains seront capables de conserver et entretenir leurs patrimoine.
Maintenant si vous êtes curieux de voir?;cela pose automatiquement des questions,
la première étant est ce quelle est vraie, et si elle était fausse?
Plus le prix demandé, et si elle est fausse je me fait avoir
Je pense que très peu de personne penseraient à la rendre, et même si on la rend c'est pas sur quelle arrive à destination, et même encore si elle arrive à destination, qui dit qu'elle ne va pas revenir sur le marché, tout est tellement corrompu!.
Et puis on peu peu être l'acheté en ce disant qu'elle serait bien en sécurité chez soit, tout en sauvant un petit pan d'histoire, même en ayant un bon état d'âme et la rendre plus tard si un jour les Africains seront capables de conserver et entretenir leurs patrimoine.
- Slatec
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Hé! Raymond n'a pas tord non plus!
Il n'y à pas que des collectionneur férus d'objets,
Il y à également l'appât du gain, une des pires maladie de l'humanité.
Il n'y à pas que des collectionneur férus d'objets,
Il y à également l'appât du gain, une des pires maladie de l'humanité.
- veronique
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Bonjour !
Je vais essayer d'être brève..
- Un objet archéologique qui a quitté incognito son lieu de fouille a perdu une grande partie de sa valeur archéo-logique, et d'autant plus si le lieu exact de fouille est indéterminé ou non documenté.
- Il y a des objets archéo qui « parlent », apportent des informations nouvelles, et d’autres qui sont « muets » en ce qu’ils sont le reflet d’autres objets archeo similaires : leur importance est donc variable, archeo parlant.
- L’objet que tu évoques est passé de mains en mains par des personnes qui tâchent de gagner leur vie (qui est difficile et aléatoire, je te l’assure) et n’ont probablement aucune idée de ce qu’est cette liste rouge de l’Unesco. Alors, faut-il dénoncer ? Et qui faut-il dénoncer ? (là, je pourrais ajouter au moins 2 paragraphes)
- Si tu fais tout un mish-mash de dénonciation, que va devenir l’objet ? Crois-tu que l’Unesco ou l’Etat Danois va l’envoyer par DHL à Niamey ou la donner au consulat nigérien de Copenhague (s‘il en existe un) ?
Et quel est le sort réservé aux antiquités sub-sahariennes, au Niger ?
Quel est l’état du musée de Niamey ? Je n’en sais rien - je ne connais que la situation au Nigeria (musées de Lagos, Jos et Calabar) - et ne me fais plus aucune illusion.
Le problème c’est que l’Unesco ne peut, avec les lois bien-pensantes qu’elle édicte, forcer les Etats à chérir leurs biens culturels et à en prendre soin - comme le fait d’ailleurs très efficacement l’Etat égyptien, très volontaire à ce sujet : sites surveillés, fouilles sauvages impossibles ou tarifées 10 ans de prison.
Je salue tes scrupules (te sont-ils dictés par le respect de la loi ou par celui de l'éthique ?) - en aurais-tu autant si tu avais à faire à un objet en ivoire ? Le Cites, voilà encore un truc qui marche à l’envers : il y a quelques années, les douanes françaises ont brûlé en place publique une montagne de défenses d’éléphants… alors que, pour réellement défendre la vie des éléphants, il eût été plus judicieux de vendre chacune de ces défenses à prix fort pour subventionner une armée de gardes-chasse in situ.
Pour répondre à ta question, je crains que le destin de cet objet ne soit d’être vendu. Achète-le et fais-en don, dans ton testament, au musée de Berlin, de Copenhague… ou de Niamey.
Je n’arrive pas à me projeter dans E), donc, pas de commentaire, seulement que Raymond a raison !
Bon week-end auprès de la petite sirène !
vero
Je vais essayer d'être brève..
- Un objet archéologique qui a quitté incognito son lieu de fouille a perdu une grande partie de sa valeur archéo-logique, et d'autant plus si le lieu exact de fouille est indéterminé ou non documenté.
- Il y a des objets archéo qui « parlent », apportent des informations nouvelles, et d’autres qui sont « muets » en ce qu’ils sont le reflet d’autres objets archeo similaires : leur importance est donc variable, archeo parlant.
- L’objet que tu évoques est passé de mains en mains par des personnes qui tâchent de gagner leur vie (qui est difficile et aléatoire, je te l’assure) et n’ont probablement aucune idée de ce qu’est cette liste rouge de l’Unesco. Alors, faut-il dénoncer ? Et qui faut-il dénoncer ? (là, je pourrais ajouter au moins 2 paragraphes)
- Si tu fais tout un mish-mash de dénonciation, que va devenir l’objet ? Crois-tu que l’Unesco ou l’Etat Danois va l’envoyer par DHL à Niamey ou la donner au consulat nigérien de Copenhague (s‘il en existe un) ?
Et quel est le sort réservé aux antiquités sub-sahariennes, au Niger ?
Quel est l’état du musée de Niamey ? Je n’en sais rien - je ne connais que la situation au Nigeria (musées de Lagos, Jos et Calabar) - et ne me fais plus aucune illusion.
Le problème c’est que l’Unesco ne peut, avec les lois bien-pensantes qu’elle édicte, forcer les Etats à chérir leurs biens culturels et à en prendre soin - comme le fait d’ailleurs très efficacement l’Etat égyptien, très volontaire à ce sujet : sites surveillés, fouilles sauvages impossibles ou tarifées 10 ans de prison.
Je salue tes scrupules (te sont-ils dictés par le respect de la loi ou par celui de l'éthique ?) - en aurais-tu autant si tu avais à faire à un objet en ivoire ? Le Cites, voilà encore un truc qui marche à l’envers : il y a quelques années, les douanes françaises ont brûlé en place publique une montagne de défenses d’éléphants… alors que, pour réellement défendre la vie des éléphants, il eût été plus judicieux de vendre chacune de ces défenses à prix fort pour subventionner une armée de gardes-chasse in situ.
Pour répondre à ta question, je crains que le destin de cet objet ne soit d’être vendu. Achète-le et fais-en don, dans ton testament, au musée de Berlin, de Copenhague… ou de Niamey.
Je n’arrive pas à me projeter dans E), donc, pas de commentaire, seulement que Raymond a raison !
Bon week-end auprès de la petite sirène !
vero
- CroMa
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Bonjour.
Je suis très généralement d'accord avec ce qu'écrit Véronique, mais là pas vraiment concernant les objets archéologiques (par contre je partage ses réflexions concernant l'ivoire).
Le constat de départ est certes le même : il est vrai qu'un tel objet perd tout ou partie de sa valeur scientifique (pas commerciale, hélas !) une fois sorti sans soin de son contexte d'origine, d'autant que ce dernier est souvent détruit par la même occasion - et c'est le plus grave.
Raison de plus qu'il n'en soit extrait qu'avec les garanties que seule une fouille conduite dans de bonnes conditions peut apporter. Ou alors qu'il reste là où il est en attendant cette fouille (les techniques évoluent vite en archéologie, les chercheurs ne sont pas toujours disponibles, les financements souvent difficiles... et il faut savoir patienter, ce qui n'est pas toujours facile à accepter).
Mais pourquoi en sort-il clandestinement ? Parce que les pilleurs de site et leurs commanditaires savent qu'il pourront le revendre à des collectionneurs, des musées... Pas de demande, pas d'offre ! Et là, peu importe pour eux que l'acheteur soit animé des meilleures intentions en pensant ensuite le donner ou le léguer à un musée, qu'il veuille l'insérer dans sa vitrine personnelle ou le revendre... l'objet aura été vendu. Pour moi, acheter un objet que l'on sait d'origine plus que douteuse, quelle que soit sa destination, c'est d'une certaine façon participer à ce trafic illégal.
C'est vrai que ce traffic touche beaucoup l'Afrique pour diverses raisons (richesse en site, vastes superficies, pas de surveillance efficace, indifférence, pauvreté, corruption...) mais pas que : les Amériques centrale et du sud, la Chine mais aussi l'Europe (Italie, Grèce...), sans parler de la Syrie, de l'Irak... sont aussi des cibles privilégiées. En fait tous les pays dont le sous-sol contient des objets "collectionnables" et qui n'ont pas mis en place suffisamment de moyens de protection de leur patrimoine (très souvent parce que c'est impossible, notamment pour les pays trop vastes, trop pauvres, en guerre...).
Cela légitime-t-il que l'on achète ce qui en résulte ?
Au-delà des objets archéologiques, peut-on acheter une statue provenant d'une église non fermée ou un tableau issu d'un musée mal protégé ?
C*
Je suis très généralement d'accord avec ce qu'écrit Véronique, mais là pas vraiment concernant les objets archéologiques (par contre je partage ses réflexions concernant l'ivoire).
Le constat de départ est certes le même : il est vrai qu'un tel objet perd tout ou partie de sa valeur scientifique (pas commerciale, hélas !) une fois sorti sans soin de son contexte d'origine, d'autant que ce dernier est souvent détruit par la même occasion - et c'est le plus grave.
Raison de plus qu'il n'en soit extrait qu'avec les garanties que seule une fouille conduite dans de bonnes conditions peut apporter. Ou alors qu'il reste là où il est en attendant cette fouille (les techniques évoluent vite en archéologie, les chercheurs ne sont pas toujours disponibles, les financements souvent difficiles... et il faut savoir patienter, ce qui n'est pas toujours facile à accepter).
Mais pourquoi en sort-il clandestinement ? Parce que les pilleurs de site et leurs commanditaires savent qu'il pourront le revendre à des collectionneurs, des musées... Pas de demande, pas d'offre ! Et là, peu importe pour eux que l'acheteur soit animé des meilleures intentions en pensant ensuite le donner ou le léguer à un musée, qu'il veuille l'insérer dans sa vitrine personnelle ou le revendre... l'objet aura été vendu. Pour moi, acheter un objet que l'on sait d'origine plus que douteuse, quelle que soit sa destination, c'est d'une certaine façon participer à ce trafic illégal.
C'est vrai que ce traffic touche beaucoup l'Afrique pour diverses raisons (richesse en site, vastes superficies, pas de surveillance efficace, indifférence, pauvreté, corruption...) mais pas que : les Amériques centrale et du sud, la Chine mais aussi l'Europe (Italie, Grèce...), sans parler de la Syrie, de l'Irak... sont aussi des cibles privilégiées. En fait tous les pays dont le sous-sol contient des objets "collectionnables" et qui n'ont pas mis en place suffisamment de moyens de protection de leur patrimoine (très souvent parce que c'est impossible, notamment pour les pays trop vastes, trop pauvres, en guerre...).
Cela légitime-t-il que l'on achète ce qui en résulte ?
Au-delà des objets archéologiques, peut-on acheter une statue provenant d'une église non fermée ou un tableau issu d'un musée mal protégé ?
C*
- veronique
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Mais… je suis bien d’accord avec toi, Croma : pas de demande, pas d’offre… mais, aussi, pas d’offre, pas de demande - et peut-être me suis-je mal fait comprendre, en citant l’exemple de l’Egypte, au sujet de la responsabilité des Etats, responsabilités qui vont d’ailleurs bien au-delà et en-deçà de la conservation des biens culturels.
Pas d’offre : on ne parle pas ici de gros trafiquants pleins aux as. On parle de gens qui n’ont rien pu trouver de mieux pour mettre des graines dans leur assiette ou pour payer la scolarisation de leurs enfants. L‘idée de les dénoncer n‘est-elle pas révoltante ? Doit-on donc les considérer comme des voleurs, comme ceux qui pillent nos églises ou font main basse dans nos musées ? Voler un morceau de pain serait donc pareil que voler une bouteille de parfum ? Mmmm…
L’assiette, c’est de l’ici et maintenant, bien loin, si loin, de nos préoccupations bonnes consciencieuses et unesquiennes de luxe sur la conservation des biens culturels.
La deuxième question, c’est si on peut-on se substituer à un Etat qui se désintéresse totalement de son patrimoine et ne sensibilise pas sa population à sa conservation (soit pour des raisons identitaires - les « Nok », au Nigeria, ne sont ni Yoruba ni Igbo ni Igala - les « dominants » du Nigeria parmi la trois centaine d‘ethnies- auxquels s’ajoutent les Musulmans du nord dont on connaît l’intérêt pour l’archéologie). L’équipe national de football rassemble beaucoup-beaucoup mieux, c’est sûr… les subsides footballesques tombent à flots mais ne remplissent pas les assiettes.
En ce qui concerne les pays en guerre, l’Unesco n’a pas, autant que je sache, demandé à son grand frère ONU d’envoyer des casques bleus pour protéger les Bouddhas d’Afghanistan, le musée d’Irak ou les sites archéo syriens - c’est dire l’attachement acharné des Unesquiens à une de leurs causes majeures… et je trouve que tout ça fait beaucoup de fonctionnaires, verre de champagne à la main ou confortablement vautrés dans leur fauteuil… et dans une ‘certaine’ hypocrisie.
La troisième question, c’est celle de la restitution. Ne faut-il pas attendre le bon moment pour ce faire ? C'est une question très importante, il me semble. En l’occurrence, le Niger est-il prêt à conserver et prendre soin de ses biens culturels ? Je ne sais pas. Je pose la question : peut-être un Toguneur connaît-il la réponse.
Bien sûr, il y a des choses qui doivent être restituées - têtes maories, etc et : http://www.lefigaro.fr/culture/2011/01/20/03004-20110120ARTFIG00681-moctezuma-regagne-au-mexique.php
Qu’est-ce que tu penses du contenu du Musée Guimet (que, certes, Malraux n‘a pas gardé pour lui tout seul) ? Doit-on restituer ? Car il semble que ce soit le bon moment, puisque les khmers rouges ne sont plus.
Et les biens culturels du Cloisters Museum à Manhattan : les Américains devraient-ils restituer ? etc etc
Et, conséquence logique, comment faire restituer les collectionneurs privés ? Parce que ça fait quand même un bail que les objets sont expatriés...
Pas d’offre : on ne parle pas ici de gros trafiquants pleins aux as. On parle de gens qui n’ont rien pu trouver de mieux pour mettre des graines dans leur assiette ou pour payer la scolarisation de leurs enfants. L‘idée de les dénoncer n‘est-elle pas révoltante ? Doit-on donc les considérer comme des voleurs, comme ceux qui pillent nos églises ou font main basse dans nos musées ? Voler un morceau de pain serait donc pareil que voler une bouteille de parfum ? Mmmm…
L’assiette, c’est de l’ici et maintenant, bien loin, si loin, de nos préoccupations bonnes consciencieuses et unesquiennes de luxe sur la conservation des biens culturels.
La deuxième question, c’est si on peut-on se substituer à un Etat qui se désintéresse totalement de son patrimoine et ne sensibilise pas sa population à sa conservation (soit pour des raisons identitaires - les « Nok », au Nigeria, ne sont ni Yoruba ni Igbo ni Igala - les « dominants » du Nigeria parmi la trois centaine d‘ethnies- auxquels s’ajoutent les Musulmans du nord dont on connaît l’intérêt pour l’archéologie). L’équipe national de football rassemble beaucoup-beaucoup mieux, c’est sûr… les subsides footballesques tombent à flots mais ne remplissent pas les assiettes.
En ce qui concerne les pays en guerre, l’Unesco n’a pas, autant que je sache, demandé à son grand frère ONU d’envoyer des casques bleus pour protéger les Bouddhas d’Afghanistan, le musée d’Irak ou les sites archéo syriens - c’est dire l’attachement acharné des Unesquiens à une de leurs causes majeures… et je trouve que tout ça fait beaucoup de fonctionnaires, verre de champagne à la main ou confortablement vautrés dans leur fauteuil… et dans une ‘certaine’ hypocrisie.
La troisième question, c’est celle de la restitution. Ne faut-il pas attendre le bon moment pour ce faire ? C'est une question très importante, il me semble. En l’occurrence, le Niger est-il prêt à conserver et prendre soin de ses biens culturels ? Je ne sais pas. Je pose la question : peut-être un Toguneur connaît-il la réponse.
Bien sûr, il y a des choses qui doivent être restituées - têtes maories, etc et : http://www.lefigaro.fr/culture/2011/01/20/03004-20110120ARTFIG00681-moctezuma-regagne-au-mexique.php
Qu’est-ce que tu penses du contenu du Musée Guimet (que, certes, Malraux n‘a pas gardé pour lui tout seul) ? Doit-on restituer ? Car il semble que ce soit le bon moment, puisque les khmers rouges ne sont plus.
Et les biens culturels du Cloisters Museum à Manhattan : les Américains devraient-ils restituer ? etc etc
Et, conséquence logique, comment faire restituer les collectionneurs privés ? Parce que ça fait quand même un bail que les objets sont expatriés...
- CroMa
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Véronique, je n'ai répondu qu'à la question de Claudius : est-ce-que j'achèterais un objet alors que je sais qu'il est interdit à la vente. Ma réponse est non et j'ai essayé de dire pourquoi.
Pour le reste, je comprends tout à fait ce que tu écris et je t'en remercie car cela me permet de préciser certaines choses.
Au cours de ma carrière, il m'est arrivé de voir des pauvres gars qui risquaient leur vie pour déterrer des objets vendus ensuite pour se procurer le strict nécessaire. Et je n'ai jamais envisagé de les dénoncer car, non, ce n'est pas pareil de voler un morceau de pain et un parfum. Mais malheureusement ils ne sont souvent que le premier maillon d'un système enrichissant de véritables trafiquants qui les exploitent sans scrupule. Ce sont ces derniers qu'il ne me semble pas nécessaire d'entretenir en achetant des objets à l'origine plus que douteuse, tout en ayant bien conscience que je n'ai hélas pas de solution pour les premiers.
Je n'ai pas abordé la question de la restitution car elle me semble d'une trop grande complexité pour être traitée en quelques lignes. Je n'en suis pas un grand partisan, sauf dans le cas de certains vestiges humains, surtout quand le pays d'origine ne présente pas les garanties nécessaires à la conservation d'éléments patrimoniaux dont l'intérêt dépasse ses frontières, plus encore lorsque c'est le cadet de ses soucis. Bien évidemment je ne vois aucune raison de restituer des biens exposés dans un musée lorsqu'ils ne sont pas ou plus réclamés (je ne sais pas si c'est le cas avec le Cambodge) ou y sont à la suite de transactions légales (il me semble que les éléments architecturaux présentés au Cloisters Muséum ont été achetés en respectant les lois françaises, espagnoles, américaines...). Plutôt que des conflits sans solution évidente (cas des frises du Parthénon par exemple), je préfère de loin ce qui se passe lorsque des musées passent des partenariats avec d'autres pour des expositions temporaires.
Quant aux objets conservés dans les collections privées, ce n'est pas la même chose que ceux des musées qui ont le plus souvent une histoire bien connue et pour lesquels il est donc possible de vérifier l'origine, et je ne vois pas de justification à leur transfert dans leur pays d'origine.
Bonne fin d'am.
C*
Pour le reste, je comprends tout à fait ce que tu écris et je t'en remercie car cela me permet de préciser certaines choses.
Au cours de ma carrière, il m'est arrivé de voir des pauvres gars qui risquaient leur vie pour déterrer des objets vendus ensuite pour se procurer le strict nécessaire. Et je n'ai jamais envisagé de les dénoncer car, non, ce n'est pas pareil de voler un morceau de pain et un parfum. Mais malheureusement ils ne sont souvent que le premier maillon d'un système enrichissant de véritables trafiquants qui les exploitent sans scrupule. Ce sont ces derniers qu'il ne me semble pas nécessaire d'entretenir en achetant des objets à l'origine plus que douteuse, tout en ayant bien conscience que je n'ai hélas pas de solution pour les premiers.
Je n'ai pas abordé la question de la restitution car elle me semble d'une trop grande complexité pour être traitée en quelques lignes. Je n'en suis pas un grand partisan, sauf dans le cas de certains vestiges humains, surtout quand le pays d'origine ne présente pas les garanties nécessaires à la conservation d'éléments patrimoniaux dont l'intérêt dépasse ses frontières, plus encore lorsque c'est le cadet de ses soucis. Bien évidemment je ne vois aucune raison de restituer des biens exposés dans un musée lorsqu'ils ne sont pas ou plus réclamés (je ne sais pas si c'est le cas avec le Cambodge) ou y sont à la suite de transactions légales (il me semble que les éléments architecturaux présentés au Cloisters Muséum ont été achetés en respectant les lois françaises, espagnoles, américaines...). Plutôt que des conflits sans solution évidente (cas des frises du Parthénon par exemple), je préfère de loin ce qui se passe lorsque des musées passent des partenariats avec d'autres pour des expositions temporaires.
Quant aux objets conservés dans les collections privées, ce n'est pas la même chose que ceux des musées qui ont le plus souvent une histoire bien connue et pour lesquels il est donc possible de vérifier l'origine, et je ne vois pas de justification à leur transfert dans leur pays d'origine.
Bonne fin d'am.
C*
- veronique
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
je crois que nous sommes d'accord, Croma, et merci pour cet échange !
A bientôt !
vero
A bientôt !
vero
- Slatec
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Bel échange en effet Véro et Christian.
Cela devrait ouvrir les yeux à certain.
Et je suis tout à fait d'accord avec vous.
Aston à sa réponse
Cela devrait ouvrir les yeux à certain.
Et je suis tout à fait d'accord avec vous.
Aston à sa réponse
- astonKongo
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
"Something is rotten in the state of Denmark " Marcellus to Horatio -Hamlet
Quand on aime l'art africain la curiosité est essentielle
Franchement , y en a t'il un seul d'entre vous qui aurait refusé de la voire?
Moi je l'ai vu…Et comme dans une histoire archi connue je me suis presque transformé en statue de sel, ça m'a pris tellement la tête, que j'en ai eu mal au crâne…et cela n'était pas le vent glacial.
Oui c'était une question d'éthique,pas du tout de loi,et je comprend bien le point de vue de Christian,que je remercie au passage , et nous sommes tous d'accord,on ne dénonce jamais un marchand africain. Ma question était mal formulée , j'étais sous pression.
L'histoire malheureusement semblait se répéter, il m'est arrivé à peu prés la même
histoire avec une tête NOK,il y a 5 ans à Rome en Italie. Vous savez quand on a un truc pareil dans les mains, c'est quelque chose d'extraordinaire, mais le prix m'avait semblé tellement prohibitif que ça avait été
facile de dire non. Je le regrette encore.
C'est bizarre,comme les objets interdits sont finalement faciles à trouver
surtout quand on ne les cherche pas.
C'est comme la drogue, c'est défendu,personne n'en prend, et il y en a partout...
Je l'ai déjà dit l'ivoire j'y touche pas…pour l'amour des éléphants certes mais
aussi plastiquement parlant les choses que l'on trouve sont en général médiocres et n'ont souvent
pas d'autre qualité justement que d'être en ivoire.
(des objets d'une banalité vulgaire à pleurer)
Les beaux ivoires sont depuis longtemps dans les musées,les collections et dans
les beaux livres ce qui me suffit tout à fait.
Je suis peut être trop sensible.
Samedi j'ai donc acheté une belle copie trop chère, bien trop bon marché pour une pièce authentique,
et je ne ferais jamais d'examen de luminescence,
car le business de l'art africain je le laisse aux africains.
N'importe où je vais,il y a un marchand africain qui parle Français,
comme dit l'écrivain congolais Fiston Mwanza Mujila
"Le Français est une langue africaine"
A special thanks to Lady Veronique,que j'ai fait travailler tout le dimanche,
Bruno devrait créer "le Merci d'or d'honneur",juste pour Vero.
en espérant n'avoir pourri le week end de personne. salut chez vous.
Quand on aime l'art africain la curiosité est essentielle
Franchement , y en a t'il un seul d'entre vous qui aurait refusé de la voire?
Moi je l'ai vu…Et comme dans une histoire archi connue je me suis presque transformé en statue de sel, ça m'a pris tellement la tête, que j'en ai eu mal au crâne…et cela n'était pas le vent glacial.
Oui c'était une question d'éthique,pas du tout de loi,et je comprend bien le point de vue de Christian,que je remercie au passage , et nous sommes tous d'accord,on ne dénonce jamais un marchand africain. Ma question était mal formulée , j'étais sous pression.
L'histoire malheureusement semblait se répéter, il m'est arrivé à peu prés la même
histoire avec une tête NOK,il y a 5 ans à Rome en Italie. Vous savez quand on a un truc pareil dans les mains, c'est quelque chose d'extraordinaire, mais le prix m'avait semblé tellement prohibitif que ça avait été
facile de dire non. Je le regrette encore.
C'est bizarre,comme les objets interdits sont finalement faciles à trouver
surtout quand on ne les cherche pas.
C'est comme la drogue, c'est défendu,personne n'en prend, et il y en a partout...
Je l'ai déjà dit l'ivoire j'y touche pas…pour l'amour des éléphants certes mais
aussi plastiquement parlant les choses que l'on trouve sont en général médiocres et n'ont souvent
pas d'autre qualité justement que d'être en ivoire.
(des objets d'une banalité vulgaire à pleurer)
Les beaux ivoires sont depuis longtemps dans les musées,les collections et dans
les beaux livres ce qui me suffit tout à fait.
Je suis peut être trop sensible.
Samedi j'ai donc acheté une belle copie trop chère, bien trop bon marché pour une pièce authentique,
et je ne ferais jamais d'examen de luminescence,
car le business de l'art africain je le laisse aux africains.
N'importe où je vais,il y a un marchand africain qui parle Français,
comme dit l'écrivain congolais Fiston Mwanza Mujila
"Le Français est une langue africaine"
A special thanks to Lady Veronique,que j'ai fait travailler tout le dimanche,
Bruno devrait créer "le Merci d'or d'honneur",juste pour Vero.
en espérant n'avoir pourri le week end de personne. salut chez vous.
- CroMa
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Re : Une question délicate et spéciale sans photo
Bonjour à vous tous.
Claudius, tu ne m'as absolument pas pourri le WE (et j'espère qu'il en a été de même avec ce que j'ai écrit) ; au contraire tu as permis cet échange que j'ai beaucoup apprécié et dont je te remercie très sincèrement.
Merci bien évidemment aussi à Véronique pour ses réflexions toujours très intéressantes, à Allan...
À la prochaine fois.
C*
Claudius, tu ne m'as absolument pas pourri le WE (et j'espère qu'il en a été de même avec ce que j'ai écrit) ; au contraire tu as permis cet échange que j'ai beaucoup apprécié et dont je te remercie très sincèrement.
Merci bien évidemment aussi à Véronique pour ses réflexions toujours très intéressantes, à Allan...
À la prochaine fois.
C*