Masque Lobi
- Thierry
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Masque Lobi
Je ne savais même pas que ça existait !!
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- Jean Luc
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Re: Masque Lobi
Oui ça existe. Le sujet a été abordé il y a quelques années.
Voilà l'origine de ces masques. Extrait de "L'ABCdaire des arts africains" chez Flammarion.
Un PDF sur le sculpteur:
http://www.statuary-in-context.ch/asset ... ambire.pdf
Voilà l'origine de ces masques. Extrait de "L'ABCdaire des arts africains" chez Flammarion.
Un PDF sur le sculpteur:
http://www.statuary-in-context.ch/asset ... ambire.pdf
" Si tu n'as pas étudié, voyage." Proverbe Peul.
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Re: Masque Lobi
Et on revient toujours sur la meme discussion :est ce qu’une sculpture destinée a être vendue a un colon ...est authentique
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- Thierry
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Re: Masque Lobi
Impressionnantes les statues du pdf !! on n'en voit pas souvent de cette qualité , mais c'est vrai que tout le monde peut sculpter je crois, ce n'est pas réservé à la caste des forgerons, d'ou un bon nombre de très rustiques, brutes ...qui sont sympa mais un peu lassantes .
- Jean Luc
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Re: Masque Lobi
MAMI WATA a écrit:
> Et on revient toujours sur la meme discussion :est ce qu’une sculpture
> destinée a être vendue a un colon ...est authentique
Dès lors où l'objet a été sculpté, confectionné, pour l'usage auquel il est destiné, ici la vente aux colons. Alors pourquoi pas dans ce cadre là.
> Et on revient toujours sur la meme discussion :est ce qu’une sculpture
> destinée a être vendue a un colon ...est authentique
Dès lors où l'objet a été sculpté, confectionné, pour l'usage auquel il est destiné, ici la vente aux colons. Alors pourquoi pas dans ce cadre là.
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Re: Masque Lobi
Oui... en somme, c'est un masque-applique...
... dont le style a été créé par un sculpteur...
Il ne correspond donc pas à une tradition collective.
www.youtube.com/watch?v=q9z5-sUywPw
... dont le style a été créé par un sculpteur...
Il ne correspond donc pas à une tradition collective.
www.youtube.com/watch?v=q9z5-sUywPw
Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou. (Nietzsche)
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Re: Masque Lobi
CONCERNE L’OCEANIE mais ...
Extrait CASOAR
Existe-t-il une créature répondant au nom de « culture traditionnelle » ?
Ainsi que l’explique Sean Mallon dans son désormais célèbre article Against Tradition (Contre la Tradition) (2010), l’histoire a commencé avec l’écrivain samoan Albert Wendt. Wendt a commencé la discussion autour du mot « tradition » et de son usage dans les années 1970. Mais le débat à proprement parler a vraiment pris de l’ampleur dans les années 90 lorsque Wendt était membre du Comité Consultatif Pacifique pour la création du musée Te Papa Tongarewa, Wellington, Nouvelle-Zélande. Wendt fait alors une demande très simple : il demande l’abandon du terme « art traditionnel »1 dans le musée à venir. Mais pourquoi ?
Le mot « tradition » ou « traditionnel » est souvent utilisé en anthropologie, mais également en histoire de l’art afin d’évoquer, en tout cas pour le Pacifique, un phénomène qui a eu lieu dans le passé et, la plupart du temps, pendant une période précoloniale. C’est aussi une façon de parler de choses considérées comme « anciennes » et donc « authentiques » qui s’opposent alors aux termes « contemporain » et « inauthentique ». Voici le début du problème tel que l’ont expliqué Wendt et Mallon.
La temporalité est le problème principal lié au mot « tradition ». Quand on fait référence à quelque chose de « traditionnel », tout du moins dans le contexte des cultures du Pacifique, on insinue que cela a été créé ou est apparu avant l’arrivée des colons européens, ou bien a continué d’exister sous une forme identique dans un temps postérieur. C’est pourquoi certains estiment que la « tradition » ne peut être qu’authentique, « pure et vierge de tout contact avec le monde extérieur ».2 Cependant cette conception n’envisage aucune possibilité de transformation ou de changement de la « tradition ». Les cultures du Pacifique n’auraient alors qu’un passé « authentique », sans aucun futur digne de considération.
Si l’on suit l’utilisation conventionnelle du mot « tradition », le mot « contemporain » devient alors son exact contraire. Mais il y a un autre problème sous-jacent. En effet, en considérant ces deux mots comme des contraires, ils deviennent antinomiques et ne peuvent être utilisés dans un seul et unique contexte. Si l’on considère que quelque chose de « contemporain » est forcément « nouveau » et « innovant », cela implique que la contemporanéité n’est pas un concept pertinent pour les pratiques du passé. Cependant, nous savons que cette vision est erronée car nombre de cultures ont des concepts et des croyances qui défient la dichotomie entre « tradition » et « contemporain ». Dans la plupart des cas, les deux concepts sont inextricablement liés.
La compagnie de danse indigène australienne Bangarra Dance Theatre que nous vous avons déjà présentée à plusieurs reprises ici et ici, est souvent définie comme une compagnie de danse qui entremêle à la fois la danse indigène « traditionnelle » et la danse « contemporaine ». Mais bien que ce soit la compagnie elle-même qui se définisse en ces termes, elle nous met toutefois en garde contre une mauvaise utilisation ou interprétation des deux termes.
En rattachant le mot “contemporain” à la forme, on pourrait dire que nous sous-entendons alors « postcolonial », « moderne » ou « non-traditionnel ». Néanmoins, avec l’émergence de nombreuses œuvres qui trouvent leur inspiration à travers les cultures indigènes qui ont existé depuis des temps très anciens, ce qui est « traditionnel » et ce qui est « nouveau » peuvent exister de manière simultanée ».3
En effet, ainsi que l’exprime le titre de la production de 2019 de Bangarra 30 years of sixty-five thousand (30 années de soixante-cinq mille), on considère l’Australie comme hébergeant la plus longue culture continue au monde. Contrairement à ce que le mot « tradition » sous-entend – que la tradition s’arrête là où les Européens arrivent – la culture « traditionnelle » d’Australie est toujours bien vivante aujourd’hui au XXIème siècle. À travers son œuvre, Bangarra explore, dans sa totalité, le sens de cette « tradition contemporaine » qui implique de respecter de nombreux protocoles afin de respecter la culture Indigène. Cela inclut la consultation des aînés des communautés qui détiennent les droits sur leurs terres, leurs croyances et pratiques culturelles. En tant que compagnie de danse, Bangarra perpétue la culture indigène australienne sous toutes ses formes à travers le langage, celui du corps et celui des mots.
Mais si cela est vrai pour l’Australie, qu’en est-il des autres cultures du Pacifique ? Dans leurs travaux sur le musée Te Papa Tongarewa, le Comité consultatif a opté pour le mot « coutumes » (« custom » en anglais) comme alternative à « tradition ». En effet, ce mot est directement lié à des concepts connus dans le Pacifique, plus précisément celui de kastom au Vanuatu. Comme le décrivent Margot Kreidl et Garance Nyssen dans Le Centre Culturel du Vanuatu – Petite visite dans une grande maison de réunion, la kastom est la « part matérielle et immatérielle visible et invisible de la culture précoloniale ni-vanuataise mais [a une dimension qui] insiste aussi sur sa fluidité, c’est-à-dire sa capacité à évoluer avec le monde contemporain ».4 Cette définition évoque un aspect similaire à celui contenu dans le terme de « culture continue » du monde indigène australien.
Les mots ont une portée idéologique. Si pour une raison quelconque, le terme « tradition » vient à être utilisé, le contexte doit être pris en considération afin de ne pas prendre de raccourcis dans l’histoire des peuples du Pacifique et de leurs cultures vivantes.
Clémentine Débrosse. CASOAR
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Extrait CASOAR
Existe-t-il une créature répondant au nom de « culture traditionnelle » ?
Ainsi que l’explique Sean Mallon dans son désormais célèbre article Against Tradition (Contre la Tradition) (2010), l’histoire a commencé avec l’écrivain samoan Albert Wendt. Wendt a commencé la discussion autour du mot « tradition » et de son usage dans les années 1970. Mais le débat à proprement parler a vraiment pris de l’ampleur dans les années 90 lorsque Wendt était membre du Comité Consultatif Pacifique pour la création du musée Te Papa Tongarewa, Wellington, Nouvelle-Zélande. Wendt fait alors une demande très simple : il demande l’abandon du terme « art traditionnel »1 dans le musée à venir. Mais pourquoi ?
Le mot « tradition » ou « traditionnel » est souvent utilisé en anthropologie, mais également en histoire de l’art afin d’évoquer, en tout cas pour le Pacifique, un phénomène qui a eu lieu dans le passé et, la plupart du temps, pendant une période précoloniale. C’est aussi une façon de parler de choses considérées comme « anciennes » et donc « authentiques » qui s’opposent alors aux termes « contemporain » et « inauthentique ». Voici le début du problème tel que l’ont expliqué Wendt et Mallon.
La temporalité est le problème principal lié au mot « tradition ». Quand on fait référence à quelque chose de « traditionnel », tout du moins dans le contexte des cultures du Pacifique, on insinue que cela a été créé ou est apparu avant l’arrivée des colons européens, ou bien a continué d’exister sous une forme identique dans un temps postérieur. C’est pourquoi certains estiment que la « tradition » ne peut être qu’authentique, « pure et vierge de tout contact avec le monde extérieur ».2 Cependant cette conception n’envisage aucune possibilité de transformation ou de changement de la « tradition ». Les cultures du Pacifique n’auraient alors qu’un passé « authentique », sans aucun futur digne de considération.
Si l’on suit l’utilisation conventionnelle du mot « tradition », le mot « contemporain » devient alors son exact contraire. Mais il y a un autre problème sous-jacent. En effet, en considérant ces deux mots comme des contraires, ils deviennent antinomiques et ne peuvent être utilisés dans un seul et unique contexte. Si l’on considère que quelque chose de « contemporain » est forcément « nouveau » et « innovant », cela implique que la contemporanéité n’est pas un concept pertinent pour les pratiques du passé. Cependant, nous savons que cette vision est erronée car nombre de cultures ont des concepts et des croyances qui défient la dichotomie entre « tradition » et « contemporain ». Dans la plupart des cas, les deux concepts sont inextricablement liés.
La compagnie de danse indigène australienne Bangarra Dance Theatre que nous vous avons déjà présentée à plusieurs reprises ici et ici, est souvent définie comme une compagnie de danse qui entremêle à la fois la danse indigène « traditionnelle » et la danse « contemporaine ». Mais bien que ce soit la compagnie elle-même qui se définisse en ces termes, elle nous met toutefois en garde contre une mauvaise utilisation ou interprétation des deux termes.
En rattachant le mot “contemporain” à la forme, on pourrait dire que nous sous-entendons alors « postcolonial », « moderne » ou « non-traditionnel ». Néanmoins, avec l’émergence de nombreuses œuvres qui trouvent leur inspiration à travers les cultures indigènes qui ont existé depuis des temps très anciens, ce qui est « traditionnel » et ce qui est « nouveau » peuvent exister de manière simultanée ».3
En effet, ainsi que l’exprime le titre de la production de 2019 de Bangarra 30 years of sixty-five thousand (30 années de soixante-cinq mille), on considère l’Australie comme hébergeant la plus longue culture continue au monde. Contrairement à ce que le mot « tradition » sous-entend – que la tradition s’arrête là où les Européens arrivent – la culture « traditionnelle » d’Australie est toujours bien vivante aujourd’hui au XXIème siècle. À travers son œuvre, Bangarra explore, dans sa totalité, le sens de cette « tradition contemporaine » qui implique de respecter de nombreux protocoles afin de respecter la culture Indigène. Cela inclut la consultation des aînés des communautés qui détiennent les droits sur leurs terres, leurs croyances et pratiques culturelles. En tant que compagnie de danse, Bangarra perpétue la culture indigène australienne sous toutes ses formes à travers le langage, celui du corps et celui des mots.
Mais si cela est vrai pour l’Australie, qu’en est-il des autres cultures du Pacifique ? Dans leurs travaux sur le musée Te Papa Tongarewa, le Comité consultatif a opté pour le mot « coutumes » (« custom » en anglais) comme alternative à « tradition ». En effet, ce mot est directement lié à des concepts connus dans le Pacifique, plus précisément celui de kastom au Vanuatu. Comme le décrivent Margot Kreidl et Garance Nyssen dans Le Centre Culturel du Vanuatu – Petite visite dans une grande maison de réunion, la kastom est la « part matérielle et immatérielle visible et invisible de la culture précoloniale ni-vanuataise mais [a une dimension qui] insiste aussi sur sa fluidité, c’est-à-dire sa capacité à évoluer avec le monde contemporain ».4 Cette définition évoque un aspect similaire à celui contenu dans le terme de « culture continue » du monde indigène australien.
Les mots ont une portée idéologique. Si pour une raison quelconque, le terme « tradition » vient à être utilisé, le contexte doit être pris en considération afin de ne pas prendre de raccourcis dans l’histoire des peuples du Pacifique et de leurs cultures vivantes.
Clémentine Débrosse. CASOAR
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- Sino C. FAL
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Re: Masque Lobi
Je me sens bien avec cette approche :-) Merci!
- astonKongo
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Re: Masque Lobi
Je possède le livre de Henri Labouret paru en 1931
Les tribus du rameau Lobi , un livre intéressant même si il y parle assez peu des arts chez les Lobi
Je le cite page 188 , i
L’art du sculpteur n’est pas pratiqué par des spécialistes , mais beaucoup d’indigènes sont relativement doués pour le travail du bois. L’un d’eux (Sikire) a été chargé par moi de reproduire ., il y a quelques années , un masque Baoulé que j’avais rapporté de la Côte d’Ivoire. Depuis il a taillé Des objets à un nombre considérable d’exemplaires pour les vendre aux Européens, il a même fait
Des élèves produisant pour l’exportation,Ainsi est née une technique dont l’origine sera oubliée
Dans quelques années ;son existence amènera sans doute à penser que les gens du pays ont connu autrefois les masques de bois , ce qui est inexact.
Les tribus du rameau Lobi , un livre intéressant même si il y parle assez peu des arts chez les Lobi
Je le cite page 188 , i
L’art du sculpteur n’est pas pratiqué par des spécialistes , mais beaucoup d’indigènes sont relativement doués pour le travail du bois. L’un d’eux (Sikire) a été chargé par moi de reproduire ., il y a quelques années , un masque Baoulé que j’avais rapporté de la Côte d’Ivoire. Depuis il a taillé Des objets à un nombre considérable d’exemplaires pour les vendre aux Européens, il a même fait
Des élèves produisant pour l’exportation,Ainsi est née une technique dont l’origine sera oubliée
Dans quelques années ;son existence amènera sans doute à penser que les gens du pays ont connu autrefois les masques de bois , ce qui est inexact.
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- Sino C. FAL
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Re: Masque Lobi
Merci AstonKongo! passionnant!
Du coup,
je me demande si la statuette proposée par MASQUEDEBOIS topic6992.html peut être raccrochée à ce train.
Ou du moins à une pratique similaire.
Qu'en pensez-vous?
Du coup,
je me demande si la statuette proposée par MASQUEDEBOIS topic6992.html peut être raccrochée à ce train.
Ou du moins à une pratique similaire.
Qu'en pensez-vous?
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